En Inde, des élections législatives sous l’emprise de Narendra Modi
Le plus grand exercice démocratique au monde s’ouvre en Inde ; 969 millions d’électeurs, soit plus de 10 % de la population mondiale, sont appelés aux urnes entre le vendredi 19 avril et le samedi 1er avril.euh juin, pour élire leurs 543 députés à la Lok Sabha, la chambre basse du Parlement, celle qui détient le plus de pouvoir, d’où émergera le nom du prochain Premier ministre.
La logistique est proportionnelle à la taille du pays ; sept phases seront nécessaires pour organiser ce scrutin géant, transporter le matériel de vote et décompter les votes. Quinze millions d’agents sont mobilisés. Les porteurs ont commencé à déplacer les machines électroniques en début de semaine vers les endroits les plus reculés.
Durant ces quarante-quatre jours, ils devront rejoindre des sommets de montagnes, des déserts, des tribus, emprunter des bateaux, des chevaux, parfois des éléphants. La règle électorale en Inde précise que les bureaux de vote ne doivent pas être situés à plus de 2 kilomètres de chaque habitation. Les électeurs repartent avec une marque d’encre sur leur index, témoin de leur passage dans l’isoloir.
Parmi eux, dix-huit millions de jeunes peuvent voter pour la première fois. A l’autre extrémité de la pyramide des âges, l’électorat compte quatorze millions de plus de 85 ans et plus de 210 000 centenaires.
Narendra Modi vers un troisième mandat ?
Narendra Modi s’est fixé un objectif très ambitieux : obtenir plus de 400 sièges avec ses alliés pour atteindre la majorité des deux tiers requise pour amender la Constitution. En 2019, l’opposition a remporté 91 sièges contre 303 pour le Bharatiya Janata Party (Parti du peuple indien, BJP) – formation de Modi – et 352 pour ses alliés.
Contrairement aux deux élections précédentes, le Congrès national indien, principal parti d’opposition, a réussi à convaincre une trentaine de formations politiques d’unir leurs forces sous l’acronyme India (Inclusive Indian National Alliance for Development). Cette union suffira-t-elle à stopper la course de Narendra Modi vers un troisième mandat consécutif ? Le doute est permis, tant la supériorité logistique, financière, partisane et charismatique du Premier ministre sortant écrase tout comme un bulldozer. Après près de dix ans au pouvoir, la popularité de Modi reste intacte, entretenue par des médias largement acquis à sa cause, qui concentrent toute l’attention sur le Premier ministre et ignorent ou rabaissent ses adversaires.
Pour affaiblir la coalition de ses rivaux, le gouvernement lui a porté d’emblée un coup terrible en arrêtant deux de ses dirigeants : Arvind Kejriwal, le chef du gouvernement de Delhi, et Hemant Soren, l’ancien chef du gouvernement du Jharkhand (Nord-Est). ), pour des affaires de corruption présumée. Le gouvernement espère distiller la suspicion dans l’esprit des électeurs sur la probité de ces élus, au moment où il est lui-même pris dans le scandale du financement anonyme des partis politiques mis en place en 2017. Il a également gelé les principaux comptes bancaires. du Congrès dans le cadre d’un litige fiscal.
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