« C’est un jour historique pour l’ESA et pour l’Europe », « Nous nous réjouissons qu’Ariane 6 ait lancé mardi en orbite les microsatellites qu’elle transportait, marquant le succès du premier vol de la fusée européenne et le retour d’un accès autonome à l’espace pour l’Europe, qui en avait été privée pendant un an.
La mission n’a cependant pas été parfaite, car la fusée a dévié de sa trajectoire à la fin de son vol. La rentrée dans l’atmosphère de l’étage supérieur, qui devait retomber dans le Pacifique loin de toute terre habitée, n’a pas eu lieu. » anomalie « , Selon l’ESA, cela n’efface pas le soulagement des responsables spatiaux européens face au succès de l’objectif premier : pouvoir mettre des satellites en orbite.
Avec un retard d’une heure en raison d’un problème « mineure » Débloquée dans la matinée, la fusée de 56 mètres a allumé à 16 heures (21 heures heure de Paris) ses deux boosters et le moteur Vulcain de son étage principal avant de s’élever dans un ciel dégagé et d’entamer son vol de 2 heures 51 minutes et 40 secondes.
Les spectateurs se sont massés à distance lors du décollage d’Ariane 6, près du centre spatial de Kourou, en Guyane française. Pour éviter la perte éventuelle de précieux satellites commerciaux, la fusée transportait une dizaine de micro-satellites universitaires. Elle transporte également deux capsules de rentrée atmosphérique qui doivent préparer le vaisseau cargo spatial dont l’ESA veut se doter.
Des membres du Centre spatial guyanais ont filmé la trajectoire de la fusée depuis la terrasse de la salle Jupiter, la tour de contrôle de mission située à 17 km du pas de tir, et ont publié la vidéo sur le réseau social X.
Une retransmission en direct du lancement a également eu lieu à la Cité de l’espace à Toulouse, réunissant plus d’un millier de personnes selon l’AFP. Depuis Toulouse, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire s’est félicité du décollage réussi d’Ariane 6 : « L’Europe peut dire qu’elle continue de jouer dans la cour des grandes puissances indépendantes. »
Ariane 6 pourra placer des satellites en orbite géostationnaire, à 36 000 kilomètres d’altitude, comme Ariane 5, ainsi que mettre en orbite des constellations à quelques centaines de kilomètres de la Terre. Pour ce faire, l’étage supérieur de la fusée dispose du moteur rallumeable Vinci, principale innovation du lanceur. Au cours du vol, le moteur Vinci a été allumé avec succès à deux reprises pour amener l’étage supérieur à l’endroit où il a largué les « cubesats », 1 heure et 6 minutes après le décollage.
Après ce premier vol, il faudra plusieurs mois pour analyser les données transmises par les multiples capteurs du lanceur avant un premier lancement commercial en fin d’année, probablement avec le satellite d’observation militaire français CSO-3.
Six vols sont prévus en 2025 et huit l’année suivante. Ariane 6 compte ainsi 29 vols dans son carnet de commandes, soit un total de 100 vols. « un succès absolument sans précédent pour un lanceur qui n’a pas volé », Stéphane Israël, patron d’Arianespace, la société chargée de commercialiser et d’exploiter la fusée, s’est récemment félicité.