Ils ont mangé et dormi en toute sécurité, grâce au soutien orchestré par la préfecture de Guadeloupe. Des milliers de passagers à destination de la Martinique ont été détournés vers l’archipel jeudi, tandis que l’aéroport Aimé Césaire a été bloqué par des manifestants, en marge de la crise sociale contre la vie chère. Les conditions d’accueil n’étaient certainement pas optimales, dans ce contexte insolite et d’urgence.
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Les trois vols, avec 1 117 passagers à leur bord, à destination de la Martinique, ont notamment été déroutés vers la Guadeloupe hier (jeudi 10 octobre 2024).
L’aéroport Aimé Césaire a été envahi dans l’après-midi par plusieurs dizaines de manifestants, qui ont empêché tous départs et arrivées d’avions. Pour des raisons de sécurité, le site a été fermé en fin de journée.
Certains voyageurs arrivant à l’aéroportGuadeloupe – Maryse Condé » ont été pris en charge par leur compagnie aérienne ; des solutions de relogement partiel ont été trouvées pour la nuit.
La grande majorité, 917 personnes, ont bénéficié du soutien de la préfecture de Guadeloupe.
Plusieurs partenaires ont contribué à cette opération : Les services de l’Etat, la société aéroportuaire, la Croix Rouge et les compagnies aériennes.
Le préfet de la région Guadeloupe, Xavier Lefort, a activé à 18h45 le Centre Opérationnel Départemental pour organiser la distribution des repas, le transfert des passagers et l’hébergement.
Extrait du communiqué de presse de la Préfecture
C’est complètement décontenancé que ces passagers sont arrivés en Guadeloupe :
Témoignages de passagers déroutés vers la Guadeloupe – 10/10/2024.
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Tout le monde a reçu des repas (sandwichs et bouteilles d’eau dans un premier temps, puis des repas chauds) à partir de 20h15.
Les premiers passagers sont arrivés au logement à 21h50, précise la préfecture ; les transferts se sont poursuivis pendant plusieurs heures.
Environ 250 personnes ont été accueillies au gymnase Paul Chonchon, mis à disposition par la mairie de Pointe-à-Pitre. La Croix-Rouge a déployé ses équipes pour les accompagner toute la nuit et jusqu’à leur départ. L’organisation a également œuvré pour la continuité de la communication, destinée aux personnes victimes de la situation.
Justine Chipan, adjointe du directeur local des urgences et premiers secours à la Croix-Rouge guadeloupéenne
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Les passagers en famille en Guadeloupe ont pu repartir seuls, pour la nuit. D’autres ont choisi de se rendre à l’hôtel, avec possibilité de se faire rembourser par leur compagnie aérienne.
Des correspondances seront progressivement proposées aux voyageurs souhaitant rejoindre la Martinique, à partir de ce vendredi. Déjà, certains le sont »Guadeloupe – Maryse Condé« , pour bénéficier d’un vol aller-retour, entre 13h et 15h
C’est donc une mésaventure qui touche à sa fin, pour ces milliers de personnes, qui ont le sentiment d’avoir été « très bien traité« , par les autorités locales, en Guadeloupe.
Témoignages de passagers déroutés vers la Guadeloupe, après une nuit en hébergement d’urgence – 10/11/2024.
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La Martinique vit depuis une quarantaine de jours une crise sociale majeure, sur fond de lutte populaire contre la vie chère. Les troubles s’amplifient et prennent de l’ampleur au fil des jours.
L’île connaît de nouvelles tensions ces dernières heures. Les situations de blocages routiers, d’émeutes, de dégâts et de violences se sont multipliées jeudi et encore hier soir, malgré l’instauration d’un couvre-feu.
La stigmatisation de ces agissements a été constatée par la population ce vendredi matin.
Après l’invasion « Martinique – Aimé Césaire« , huit personnes ont été arrêtées. L’aéroport international devrait rouvrir ce vendredi.
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