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EN IMAGES, EN IMAGES. De la Mayenne à l’Isère, les inondations touchent plusieurs départements

EN IMAGES, EN IMAGES.  De la Mayenne à l’Isère, les inondations touchent plusieurs départements

Les rues et les maisons ont été inondées. Des rivières ont débordé vendredi 21 juin dans l’Ouest et le Centre, ainsi qu’en Isère. Les inondations, survenues après des tempêtes et de fortes pluies, ont provoqué des inondations et des dégâts importants depuis mercredi. D’abord en Mayenne et dans le Maine-et-Loire, deux départements placés en alerte rouge dans la journée de jeudi, avant d’être déclassés en orange. La Nièvre et l’Yonne sont également concernées. Tandis qu’en Isère, le niveau de la Romanche, en crue, est élevé. Au total, huit départements sont concernés par au moins une alerte orange, vendredi à midi, soit pour risque d’inondation, soit pour pluie-inondation. Franceinfo revient sur ces intempéries en images.

À Craon, des « débordements exceptionnels »

« J’ai déjà vu des inondations il y a environ vingt-cinq ans, mais nous avons eu le temps de les voir venir. Là, c’est arrivé très soudainement, on n’avait jamais vu ça auparavant. Habitante de Craon, en Mayenne, depuis plus de quarante ans, Marie-Annick décrit une situation hors du commun à France bleu. Jeudi, l’Oudon a inondé le centre de cette petite commune de 4.500 habitants. En début d’après-midi, cette rivière qui traverse la Mayenne et le Maine-et-Loire a atteint un niveau de 3,25 mètres à Craon, bien au-delà du « inondation historique » de 1996 (2,86 mètres), selon Vigicrues qui rapporte «débordements exceptionnels» du cours d’eau.

Selon la mairie de Craon, 115 logements, soit 350 habitants, sont implantés dans la zone touchée par les inondations et près de 300 foyers ont été privés d’électricité dans la journée de jeudi. Une salle communautaire a été ouverte pour accueillir les personnes contraintes de quitter leur domicile lors des inondations. Dix-huit personnes évacuées en raison des inondations ont été hébergées dans le camping municipal, a précisé le maire de la ville.

« Quand je suis parti vers midi, j’avais une table qui flottait dans le jardin et plus de 20 cm d’eau dans la maison. »

Henri Robert, résident de 78 ans

à l’AFP

Les sauveteurs, poussant une pirogue jaune, sont allés à la rencontre de ceux qui ne voulaient pas sortir de chez eux.

Un secouriste parle à un riverain dans une rue inondée à Craon (Mayenne), le 20 juin 2024. (ESTELLE RUIZ/HANS LUCAS/AFP)

La baisse a commencé en début d’après-midi et le niveau de l’Oudon était tombé à environ trois mètres en milieu de soirée, selon la préfecture de la Mayenne. Vendredi matin, elle atteignait 2,54 mètres, selon France Bleu.

L’ampleur des inondations à Craon est nette, vue du ciel, photographiée jeudi par Vincent Raynal pour France 3 Pays de la Loire.

Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, s’est rendu sur place vendredi matin, notamment pour rencontrer les sinistrés et les secours et visiter les zones sinistrées. Il est également attendu dans le Maine-et-Loire. Dans ce département, à Saint-Mathurin-sur-Loire, quelque 62,6 mm de précipitations cumulées ont été enregistrées vendredi à 5 heures du matin, selon les météorologues. Il a annoncé le lancement de la procédure de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle à partir de mi-juillet pour les communes touchées par les inondations en Mayenne.

Dans la Nièvre, « l’eau est montée d’un coup »

Le département de la Nièvre a également subi de fortes pluies dans la nuit de mercredi à jeudi, avec une quarantaine de routes coupées dans les heures qui ont suivi. Le village de Narcy, situé à 30 kilomètres de Nevers, a été inondé jeudi. De nombreux habitants du centre-ville ont dû être évacués, selon France 3 Bourgogne Franche-Comté. Dans une boulangerie, la montée des eaux a surpris les propriétaires alors qu’ils servaient les clients. « Nous savions que cela allait arriver, mais nous ne pensions pas que cela irait aussi loin »témoigne le boulanger, Fabrice Seutin.

« Ma femme servait un client, j’ai entendu des cris. Il y a eu une bouche d’égout qui a explosé, tout est sorti et c’est venu d’un seul coup. »

Fabrice Seutin, boulanger

à France 3

Alors que les dégâts sont encore difficiles à estimer pleinement, le boulanger a peur pour l’avenir : « Nous étions en convalescence. Il y a un fonds en ville qui a commencé à nous sauver, mais c’est compliqué.

Un riverain parle d’une tempête « grave » ce qui a nécessité l’intervention des secours. « Après avoir discuté avec des voisins, j’ai compris qu’à partir de 8h30, l’eau montait d’un coup, le ruisseau et la rivière débordaient de leur lit »il rapporte à France 3.

Un peu plus haut, à Clamecy, traversée par l’Yonne, la décrue de la rivière a commencé vendredi matin, après être remontée à 1,90 m au-dessus de la normale jeudi, selon le maire. « Hier à 14 heures, j’allais me promener quand ils m’ont rappelé pour me dire que la rue était à moitié inondée. (…) En peu de temps, ça a augmenté très, très vite. Mon couloir a été inondétémoigne Martine, habitante, devant la caméra de BFMTV. Nous allons nettoyer et tout ira bien. »

Au total, une cinquantaine de communes ont été touchées, selon la préfecture de la Nièvre. Selon France 3, à Pougues-les-Eaux, le casino est inondé : les machines à sous ont notamment été touchées par l’inondation. La piscine de la ville n’a pas non plus été épargnée.

En Isère, des habitants évacués par hélicoptère

Au pied des Alpes aussi, les cours d’eau ont débordé. En Isère, des habitants sont évacués par hélicoptère vendredi au hameau de La Bérarde, sur la commune de Saint-Christophe-en-Oisans. Ils sont « transporté aux Deux Alpes », ont indiqué les secours à France Bleu Isère. Les habitants sont isolés depuis que la route départementale a été coupée par « une crue torrentielle du torrent du Vénéon, liée à de fortes pluies et à la fonte des neiges« , précise la préfecture.

« C’est un petit miracle qu’il n’y ait pas de victimes jusqu’à présent, la nuit a été très compliquée »raconte à France Bleu Jean-Louis Arthaud, le maire de Saint-Christophe-en-Oisans.

Dans le département, la Romanche reste également en vigilance orange pour risque d’inondation. Le niveau de cette rivière va recommencer à monter vendredi, sous l’effet des précipitations tombées en fin de nuit. Le pic de crue est attendu dans la journée, « avec un risque fort de dépassement du seuil de débordements dommageables », précise Vigicrues. Plus loin, la ville de Grenoble n’est pas épargnée : la route sur la berge est fermée depuis jeudi en raison de voiries inondées.

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