En Haïti, au moins 70 personnes, dont des nourrissons, tuées à coups de fusils automatiques par des membres de gangs
Depuis le début de l’année, au moins 3 661 habitants sont morts dans les violences qui mine le pays.
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Un gang tué « au moins 70 personnes » en Haïti – dont une dizaine de femmes et trois nourrissons – et a grièvement blessé au moins 16 autres personnes jeudi 3 octobre. Des membres du groupe criminel « Gran Grif » étaient armés de fusils automatiques, a indiqué le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, précisant que « horrifié ». Cette attaque contre la population a été commise à Pont Sondé, une localité du département de l’Artibonite située sur la route reliant Port-au-Prince au Cap-Haïtien. Deux des personnes grièvement blessées sont des membres de gangs touchés lors d’un échange de tirs avec la police haïtienne.
Les criminels « auraient incendié au moins 45 maisons et 34 véhicules »obligeant les habitants à fuir. Le Haut-Commissariat appelle « une augmentation de l’assistance financière et logistique internationale à la Mission multinationale de soutien à la sécurité en Haïti » (MMAS). Le MMAS, composé principalement de policiers kenyans, a récemment entamé une mission de soutien à la police haïtienne qui éprouve de grandes difficultés à s’opposer aux gangs lourdement armés qui incendient et ensanglantent la capitale et ses environs depuis de nombreux mois.
Fin septembre, les États-Unis ont annoncé des sanctions visant le chef du gang « Gran Grif », Luckson Elan, pour son implication dans de graves violations des droits de l’homme. Le département du Trésor américain cite les enlèvements, les meurtres, les viols de femmes et d’enfants ainsi que les pillages, destructions, extorsions, vols de récoltes et de bétail. Un ancien député, Prophane Victor, fait également l’objet de sanctions pour son rôle dans la formation, le soutien et l’armement des gangs.
« Il est essentiel que les autorités mènent une enquête rapide et approfondie sur cette attaque, traduisent les responsables en justice et assurent des réparations aux victimes et à leurs familles.a réagi le Haut-Commissariat après ces nouveaux exactions contre les civils. Un souhait qui risque de rester lettre morte, compte tenu de la fragilité des institutions du pays. Au moins 3 661 personnes ont été tuées dans les violences en Haïti depuis janvier.