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En Guadeloupe, l’espoir que les médailles inspirent un renouveau de la pratique sportive

Teddy Riner, quintuple champion olympique de judo, à son arrivée à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, le 6 août 2024.

La foule était dense, compacte, dansante et chantante, mardi 6 août au soir, lorsque Teddy Riner a quitté l’aéroport Pôle Caraïbes de Pointe-à-Pitre, acclamé par des hurlements de joie et de fierté. Presque d’amour. « Le garçon du coin »comme tout le monde l’appelle, qui revendique un fort attachement à son archipel, au point de brandir un drapeau guadeloupéen plutôt qu’une bannière française, comme l’exige le règlement du CIO, avait annoncé son arrivée la veille.

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Un délai court pour organiser un hommage minutieux, respectant toutefois la demande du champion au soir de sa victoire individuelle, lorsqu’il avait fait appel à la Guadeloupe pour venir « pour mettre le désordre à l’aéroport »Le séjour durera à peine vingt-quatre heures, au milieu de « des milliers d’autres demandes » venant de tous côtés, et l’envie aussi, « aller encourager les amis » toujours en difficulté avec les épreuves olympiques à Paris, mais voilà, c’était « Il est important d’aller saluer mon peuple »a justifié Teddy Riner, également médaillé d’or par équipe.

Un peuple tellement nourri par les légendes sportives qu’il a produites tout au long de son histoire que le slogan politique « La Guadeloupe, terre de champions » est entré dans le langage courant de l’archipel. Les célébrités guadeloupéennes du monde du sport sont légion : Marie-José Perec, Christine Arron, Laura Flessel, Thierry Henry, Lilian Thuram, et d’autres, moins connus, comme le couple formé par Roger Bambuck (sprinteur guadeloupéen) et Ghislaine Barnay (sauteuse en hauteur martiniquaise), qui, à la fin des années 1960, remportèrent des championnats internationaux, un record sur 100 m pour lui, un record du saut en hauteur pour elle.

« Pas à la hauteur »

Quant à la jeune génération, plus récente et donc moins célébrée, elle s’est parée depuis dix jours de médailles de toutes les couleurs au fil des épreuves olympiques : l’escrimeur Yannick Borel s’est vu décerner une médaille d’argent, le fleurettiste Enzo Lefort, une médaille de bronze dans l’épreuve par équipes, Sarah-Léonie Cysique a décroché la médaille d’or en judo par équipes, l’escrimeuse Coraline Vitalis, une médaille d’argent dans l’épreuve par équipes. Et la Guadeloupe attend toujours les performances de Wilhem Belocian en athlétisme, Rudy Gobert, qui vient de remporter les quarts de finale en basket avec son équipe, et Orlane Kanor en handball.

Mais l’excellence sportive de ces champions d’hier et d’aujourd’hui peine à occulter les difficultés structurelles du sport en Guadeloupe. « Après la crise du Covid-19, nous avons subi une baisse importante du nombre de licenciés »rappelle Angélio Courtois, ancien champion de judo guadeloupéen et directeur technique du club, qui a porté la flamme olympique lors de son séjour en Guadeloupe. Juché au sommet du bus à impériale qui sillonne la ville de Pointe-à-Pitre avec Teddy Riner à bord, il égrène quelques chiffres : « Nous étions plus de 3 000 avant le Covid-19, et maintenant nous sommes environ 1 800. » Une baisse vertigineuse du nombre de licenciés, un constat global fait sur l’ensemble du territoire et dans toutes les ligues sportives : entre 2017 et 2022, les licences sportives ont chuté de 17%, rappelle l’Institut national de la statistique et des études économiques, dans une étude publiée en avril.

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Cammile Bussière

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