En grève, les joueurs du Goal FC déclarent forfait contre Marignane après avoir lu une lettre adressée au ministre

Le club de l’ouest lyonnais, Goal FC, dernière équipe de N1 à avoir été reléguée l’an dernier, estime qu’il aurait été juste de le repêcher compte tenu de la relégation des Girondins de Bordeaux. Avant de confirmer leur forfait, les joueurs ont pris connaissance d’une lettre adressée à la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera.

La chronique de la descente aux enfers des Girondins de Bordeaux aura beaucoup occupé les instances cet été. Malgré ses déboires financiers, le club au scapulaire espérait encore, vendredi 16 août, sauver sa place en National 1 et ne pas repartir un cran plus bas. Ce ne sera pas le cas, a confirmé le CNOSF.

Pendant que les Girondins enchaînaient les auditions, une autre équipe se demandait quel serait son avenir. 14e l’an dernier et donc reléguée de National, le Goal FC attendait que les instances se prononcent sur l’avenir de Bordeaux. Et ses dirigeants espéraient un repêchage en cas de relégation du club au scapulaire en National 2.

Finalement, c’est dans cette division que les deux équipes évolueront. Une décision que le club de l’ouest lyonnais conteste fermement. C’est pourquoi Noël Tosi et ses joueurs ont décidé de faire grève ce samedi.

« Une question de bon sens »

L’équipe, avec son staff technique, a fait le déplacement à Marignane, où devait se tenir son premier match de la saison de N2, à 19 heures. Mais au lieu de chausser les crampons, les joueurs ont lu une lettre ouverte au public du stade Antoine de Saint-Exupéry.

Dans cette lettre, adressée à Amélie Oudéa-Castéra, la ministre des Sports démissionnaire, à Philippe Diallo, le président de la FFF, et « au football français », Goal FC s’estime lésé. Il souligne notamment « que Villefranche a été enrôlé en National » pour compenser la défection de Niort, alors que le club avait été relégué sportivement en terminant à la 13e place.

« Il était donc logique qu’à notre tour nous soyons recrutés en championnat de National 1. C’est juste une question de bon sens et d’équité », justifie le club de l’ouest lyonnais.

Le club soutenu par les syndicats

C’est un article du règlement, faisant référence à la date butoir du 17 juillet, qui bloque le projet de Goal FC. Or, « la DNCG a reporté à plusieurs reprises l’audience de Bordeaux » et a donc rendu les délais impossibles à respecter, rappelle le club.

« Nous avons appris que vous n’avez même pas daigné convoquer l’instance, rejetant d’emblée notre demande légitime et faisant peu de cas d’un club amateur qui compte plus de 1 800 licenciés et qui a satisfait aux exigences de la DNCG ! », s’étonne l’équipe basée à Chasselay.

« Face à un tel dédain, nous avons décidé en réponse d’adopter la même position que vous et de refuser de jouer tant que vous n’aurez pas soumis notre demande au vote du Comité exécutif de la FFF, voire traité notre demande de report de matchs. » Et d’ajouter : « Ce courrier, qui garde espoir d’être entendu par les dirigeants de la FFF, est un cri du cœur des passionnés de football amateur, de football et d’éthique. »

L’UNFP, syndicat défendant les intérêts des joueurs, prend le parti du Goal FC. Dans un communiqué, elle décrit « une décision forte, réfléchie, soutenue par notre syndicat, pour que triomphent la justice sportive, la morale et les valeurs du football… » Le club affirme également avoir été rejoint par un autre syndicat, en l’occurrence l’Unecatef. Sur X, le compte officiel du championnat de National 2 apporte également son soutien à l’équipe de l’ouest lyonnais.