En Grèce, des dizaines de vacanciers contraints de patauger dans la mer pour débarquer du ferry

En maillot de bain, de l’eau jusqu’à la taille et des sacs sur les épaules… des images publiées sur les réseaux sociaux montrent des touristes contraints de traverser la mer pour rejoindre la plage de Balos, en Crète. Selon des témoins qui relatent la scène dans les médias locaux, des enfants et des personnes âgées ont dû rester à bord, de peur de sauter.

« Seules une quarantaine de personnes sont descendues du bateau et tout le monde est revenu en colère et déçu », a raconté un touriste américain à Zarpanews.

Le gouvernement grec a récemment pris une série de mesures pour tenter de freiner le surtourisme dans certaines régions. Parmi elles, l’interdiction des plateformes de bateaux pour empêcher les vacanciers de débarquer en masse à Balos. Cette lagune est réputée pour son sable blanc, ses eaux turquoise et pour abriter une faune et une flore rares bénéficiant d’un statut protégé.

Le retour de la plateforme

Un revirement complet après la diffusion des images quelque peu embarrassantes. « La plateforme flottante a été retirée sur décision du ministère de l’Environnement. Cependant, les images que nous avons vues ont suscité de sérieuses inquiétudes et la municipalité a contacté le ministère concernant sa remise en état », a déclaré le maire de Kissamos, Giorgos Mylonakis, à la chaîne de télévision publique ERT, en annonçant sa restitution.

Il a ajouté : « Ce n’est pas seulement une question de sécurité, mais aussi de réputation. Balos est l’un des plus beaux endroits de Grèce et nous devons garantir la meilleure expérience possible à tous. »

La Grèce, traumatisée par une crise de la dette publique en 2008, s’est sortie de l’eau grâce au tourisme. Le pays est désormais au bord de l’overdose. En 2023, elle a accueilli plus de 32 millions de personnes, soit plus de trois fois sa population, un record, lui permettant d’engranger 20,5 milliards d’euros de recettes. Et ce malgré une canicule prolongée et des incendies dévastateurs.

Le gouvernement est conscient que le surtourisme sur certaines îles risque de détruire la raison pour laquelle les vacanciers y viennent et de mettre à rude épreuve les infrastructures, notamment les ressources en eau. Mais il doit trouver un équilibre pour ne pas effrayer les investisseurs étrangers.