Réchauffement climatique
Les incendies qui ravagent le pays depuis trois semaines encerclent désormais la capitale grecque, lui donnant un air apocalyptique. Les secouristes s’attendent à des journées très difficiles. Dimanche soir, les autorités ont ordonné l’évacuation de la ville de Marathon, à une quarantaine de kilomètres d’Athènes.
À quelques kilomètres au sud d’Athènes, le ciel bleu éclatant de ce dimanche 11 août ensoleillé s’est peu à peu recouvert d’un voile noir. Puis, sur les réseaux sociaux, les premières images sont apparues : celles de la capitale grecque ont plongé dans une couleur orange foncé, voire brune, en fin de journée. La cause : deux incendies entourant la métropole grecque. La fumée qui s’en est dégagée a parcouru plus de 100 kilomètres en quelques heures, portée par des vents violents de nord-est – entre 6 et 8 Beaufort, sur une échelle de 13 degrés. La Grèce est à nouveau en feu et Athènes, au cœur du désastre.
Les autorités avaient prévenu d’un danger pour ce week-end, ainsi que pour lundi 12 août. En réalité, des centaines d’incendies se sont déclarés ces trois dernières semaines en Grèce, comme dans la région de Patras, dans la péninsule du Péloponnèse, dans celle de Réthymnon, en Crète, ou encore dans les montagnes autour de Serrès, au nord du pays. Le changement climatique est un élément important pour comprendre ces incendies : la Grèce vient d’enregistrer les mois de juin et juillet les plus chauds de son histoire, après un hiver déjà historiquement chaud. Bref, canicules et sécheresses font partie du quotidien et ont des conséquences dramatiques.
L’armée en renfort
La région de l’Attique, autour d’Athènes, est également en proie aux flammes. L’incendie s’est déclaré dans la municipalité de Mégare, au sud-ouest de la capitale. « La situation s’est un peu améliorée, nous la maîtrisons », prétend à Libérer un porte-parole des pompiers. D’autre part, sur le front nord-est, à Varnava, « Il n’y a aucune chance de contrôler l’incendie », Il soupire. Il souligne également que 250 hommes ont été déployés sur place, avec 67 véhicules, 12 avions et 7 hélicoptères, et qu’ils ont reçu des renforts de militaires. Dans le même temps, les habitants des environs de ces deux incendies ont reçu des messages d’alerte leur demandant d’évacuer la zone. Cependant, selon la télévision publique ERT, certains ont préféré rester sur place pour protéger leurs maisons et leurs animaux.
Malgré la lutte des pompiers, des maisons ont été ravagées par les flammes. Plusieurs personnes ont été transportées à l’hôpital en raison de l’inhalation de fumée et de cendres. L’incendie est particulièrement violent. Les flammes atteignent plus de 25 mètres de haut. De plus, il est difficile à maîtriser en raison des vents violents qui changent souvent de direction. Toutefois, selon les prévisions météorologiques, ils devraient continuer à souffler fort pendant la nuit. « Nous nous attendons à une semaine très difficile », a déclaré le directeur de recherche de l’Observatoire d’Athènes, Kostas Lagouvardos. Pour lui, « Si l’incendie de Varnava n’est pas maîtrisé pendant la nuit, nous aurons un problème demain. »
La crainte est d’autant plus grande que l’incendie se rapprocherait du lac Marathon, un réservoir d’eau artificiel créé par un barrage construit en 1929, qui est l’une des principales réserves pour alimenter la ville en eau. Dans la soirée, les autorités ont demandé l’évacuation de la ville de Marathon, située à une quarantaine de kilomètres d’Athènes.
Mise à jour :à 22h15, avec évacuation de la ville de Marathon.