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En graphiques – Poids de la dette : la France comparée aux autres grandes économies

En graphiques – Poids de la dette : la France comparée aux autres grandes économies

Voici une comparaison avec ses principaux voisins européens et plusieurs autres pays développés, établie en prenant en compte la notation de S&P sur les emprunts à long terme en devises (les deux autres grandes agences, Fitch et Moody’s, peuvent avoir des évaluations différentes selon les pays).

Le club très exclusif de AAA

Un peu plus d’une douzaine de pays dans le monde voient encore leur dette agrémentée de la meilleure notation, le fameux « triple A ». Les États-Unis l’ont perdu en 2011 en raison de divisions politiques sur la dette, et la France en 2012.

En Europe, la Suisse (depuis 1988), l’Allemagne (1983), le Liechtenstein (1996), le Luxembourg (1998), le Danemark (2001) peuvent se targuer de détenir ce classement depuis longtemps, mais aussi les Pays-Bas, la Norvège et la Suède. En dehors de l’Europe, le Canada, l’Australie et Singapour sont également AAA.

Ils font mieux que la France (AA+ et AA)

Désormais rétrogradée au quatrième échelon de l’échelle S&P, la France se classe moins bien que les pays notés « AA+ » (2e échelon) et « AA » (3e échelon). Au sein des « AA+ », on retrouve notamment l’Autriche, la Nouvelle-Zélande, les États-Unis, Hong Kong ou encore Taïwan (2022). Juste en dessous, les dettes souveraines des Émirats arabes unis, de la Belgique, du Royaume-Uni, de la Corée du Sud, du Qatar et de l’Irlande sont notées « AA ».

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Le petit groupe AA auquel appartient la France

La dégradation de la note souveraine de la France vendredi l’a fait entrer dans le petit groupe des pays notés « AA- », auquel appartiennent par exemple la République tchèque, depuis 2011, et la Slovénie, depuis 2019. La capacité de ces pays à honorer les échéances de leurs dettes reste cependant « très forte », selon les critères de l’agence de notation.

Depuis la décision de S&P, Bruno Le Maire, ministre français de l’Économie et des Finances, a affirmé lors de plusieurs interventions médiatiques que le gouvernement n’entendait pas procéder à des hausses d’impôts avant 2027. Il a toutefois insisté sur la nécessité de réduire les dépenses publiques, notamment plus de 450 milliards d’euros de dépenses annuelles de l’État. En 2023, le déficit public français était tombé à 5,5% du PIB au lieu des 4,9% attendus, une des raisons expliquant la dégradation de la note de la France. Bruno Le Maire estime cependant que les dépenses et le creusement des déficits face au covid et à la flambée des prix de l’énergie ont permis de sauver l’économie française.

Juste en dessous, quelques belles puissances dans le A+

Malgré cette dégradation, la dette de la France reste mieux notée que celle de certaines grandes puissances économiques mondiales. Depuis respectivement 2015 et 2017, le Japon et la Chine bénéficient d’une note « A+ », la cinquième note de la note S&P. Font également partie de cette catégorie le Koweït (depuis 2021) et, depuis cette année, Israël et l’Estonie.

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Et encore plus bas…

Même en dessous, dans la catégorie « A », on retrouve des pays comme l’Espagne. Certains pays européens aux finances plus difficiles se situent encore plus loin dans le classement. L’Italie, rare pays européen plus endetté que la France en proportion du PIB, a reçu la note « BBB » (9e cran de la notation) en 2017, tandis que la Grèce est remontée depuis à « BBB- » (10e cran). 2023. Il s’agit du même classement que l’Inde, qui fait partie de cette catégorie depuis 2007.

Jusqu’à présent, la dette du pays est jugée de « qualité moyenne » et les emprunts sont non spéculatifs. En dessous (de BB+ et en dessous) se trouvent 13 autres crans de notation, allant jusqu’à « par défaut » (D), pour les pays jugés incapables de rembourser leurs dettes.


Taxer les « rentes » des entreprises, un échec français analysé

Problèmes de ciblage, mécanismes d’évitement : deux billets de blog publiés jeudi par l’Institut des politiques publiques (IPP), organisme français spécialisé dans l’évaluation des politiques publiques, soulignent la difficulté de taxer efficacement les « rentes » attribuées à certaines grandes entreprises et convoitées par le gouvernement français.

La taxation de ces « super profits » perçus notamment par certains fournisseurs d’énergie au plus fort de la flambée des prix de l’électricité, du gaz et du pétrole en 2022 est un « impôt théoriquement idéal », observe Laurent Bach, professeur de finance à l’Essec et auteur de » les deux posts, interrogés par l’AFP. Mais sa mise en œuvre s’avère « extraordinairement compliquée », pour plusieurs raisons.

• Qui est concerné ?

Le premier billet de Laurent Bach analyse les raisons de l’écart entre les revenus attendus de la « contribution » mise en place en 2022 sur les « superprofits » des compagnies pétrolières (200 millions d’euros selon les prévisions du gouvernement) et son rendement réel, qui devrait atteindre 69 %. millions d’euros selon l’IPP.

Le règlement européen qui a instauré cette forme de fiscalité exceptionnelle aurait dû s’appliquer à 280 entreprises en France. Mais un texte d’application du règlement publié en mai 2023 par l’administration fiscale a restreint le champ des compagnies pétrolières ciblées. « Quelques dizaines d’entreprises », qui représentent 72 % des « super profits » réalisés par le secteur pétrolier en 2022, ont finalement échappé à la taxe.

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• Quels bénéfices sont imposés ?

Lors de la crise énergétique de 2022, provoquée par l’invasion russe de l’Ukraine, la France a défini un « superprofit » comme la partie du bénéfice imposable à l’impôt sur les sociétés (IS) dépassant de 20 % le bénéfice moyen. imposable pour les trois années précédentes.

En liant la fiscalité des rentes à l’impôt sur les sociétés, le gouvernement s’est exposé aux mécanismes d’évasion propres à cet impôt. Lorsque, au cours d’une année donnée, une entreprise déclare une perte au fisc, elle a le droit de la reporter sur une autre année au cours de laquelle elle est bénéficiaire, de manière à réduire son bénéfice imposable cette année-là.

• Où sont réalisés les bénéfices ?

Laurent Bach prend l’exemple du groupe TotalEnergies pour illustrer la difficulté de taxer efficacement en France un groupe national qui opère dans une multitude de pays. Bien que française, l’énergéticien n’a payé qu’à peine « quelques dizaines de millions d’euros » en France en 2022, sur les « 3 milliards d’euros d’impôts sur ses bénéfices » payés à travers l’Europe. entier. L’Allemagne et la Belgique captent environ 60% des impôts payés en Europe continentale par TotalEnergies, a indiqué Laurent Bach à l’AFP.

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• Quelles solutions ?

Dans le deuxième article du blog, l’IPP détaille certaines pistes pour taxer plus efficacement les « loyers ». Il s’agit tout d’abord de restreindre les cas dans lesquels les reports déficitaires fiscaux sont autorisés. Laurent Bach suggère également d’éviter les surtaxes limitées à un seul exercice – comme la taxe sur le secteur pétrolier – qui accroissent selon lui le risque de « mal mesurer les rentes ». Enfin, le chercheur appelle à « considérer le profit global des groupes comme seule base de taxation », plutôt que de taxer uniquement les bénéfices réalisés sur le territoire national.

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