La police géorgienne a eu recours à la force mardi 30 avril contre des manifestants à Tbilissi, la capitale de la Géorgie, où des milliers de personnes se sont rassemblées pour la troisième semaine contre un projet de loi sur « influence étrangère » jugé liberticide.
Alors que des manifestants se rassemblaient dans la soirée devant le Parlement pour manifester, des policiers anti-émeutes masqués sont intervenus, sans sommation, faisant usage de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc, tabassant et arrêtant des dizaines de personnes, a constaté un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP).
Selon ses détracteurs, le projet s’inspire de la loi russe sur les agents étrangers utilisée pour étouffer les voix dissidentes. Bruxelles a affirmé que ce texte mettait en péril l’aspiration de la Géorgie, ancienne république soviétique du Caucase, à devenir membre de l’Union européenne.
Une tentative avortée en 2022
Le parti au pouvoir, Georgian Dream, tente de faire adopter ce texte depuis le 9 avril, après une tentative avortée au printemps 2023 face à des actions de contestation massives. Les députés géorgiens ont débattu mardi de la deuxième lecture du projet de loi, que le parti au pouvoir espère adopter d’ici la mi-mai.
« Ils ont peur parce qu’ils voient notre déterminationa déclaré mardi soir à l’AFP une manifestante de 21 ans, Natia Gabissonia, devant le Parlement. Nous ne les laisserons pas adopter cette loi russe et enterrer notre avenir européen. ».
Des manifestations ont également eu lieu à Batoumi, la deuxième ville de Géorgie, et à Kutaisi, selon le média indépendant Formula TV. La veille, plusieurs milliers de personnes avaient participé à une contre-manifestation organisée devant le Parlement par Georgian Dream.