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En France, les décès dus au Covid baissent mais ceux liés à d’autres maladies respiratoires augmentent

La France a connu une forte résurgence des maladies respiratoires autres que le Covid en 2022, au point qu’elles sont devenues la troisième cause de décès derrière le cancer et les maladies cardiovasculaires, selon des études de référence publiées mardi 8 octobre.

« Les tumeurs et les maladies de l’appareil circulatoire (cardiopathies ischémiques, maladies cérébrovasculaires) restent les deux principales causes de décès, mais les maladies du système respiratoire (…) deviennent la troisième cause de décès »selon les travaux de référence de chercheurs de l’agence Santé publique France, de l’Inserm et de la direction des statistiques du ministère de la Santé (Drees).

Chaque année, ces scientifiques font le point avec un léger retard sur les principales causes de mortalité. Il s’agit de l’année 2022, où plus de 673 000 décès ont été recensés – soit plus qu’en 2020 et 2021, deux années pourtant fortement affectées par le Covid-19.

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Le taux de mortalité a augmenté notamment à cause« une augmentation des maladies respiratoires liées aux épidémies hivernales, du Covid-19, toujours présent malgré son recul, une augmentation des causes externes (accidents, chutes…) »a résumé, à l’Agence France-Presse (AFP), Anne Fouillet de Santé publique France.

Décès causés par des maladies respiratoires proches du niveau de 2019

La première cause de décès en France reste cependant le cancer. Responsables de plus d’un quart des décès en 2022, les tumeurs ont tué un peu plus d’hommes que de femmes et, dans plus de la moitié des cas, ont touché des seniors âgés de 65 à 84 ans. La mortalité par cancer a cependant poursuivi sa tendance à la baisse, même si elle s’est stabilisée chez femmes. Les tumeurs du poumon, colorectales, du sein, du pancréas et de la prostate sont restées les plus mortelles.

Ensuite, les maladies cardio-neurovasculaires (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, insuffisance cardiaque…) ont causé plus d’un cinquième des décès. La mortalité due à ces pathologies a encore augmenté, en particulier chez les femmes et les personnes de plus de 85 ans, rompant pour la deuxième année avec les niveaux d’avant la pandémie. Plusieurs pays ont également signalé une augmentation, notamment les États-Unis, le Royaume-Uni et la Norvège, selon les chercheurs.

En forte hausse, les décès provoqués par les maladies respiratoires hors Covid, notamment les pneumonies, les maladies chroniques et la grippe, ont représenté 6,7% du total, et ont retrouvé un niveau proche de celui de 2019. Pour Anne Fouillet, c’est « principalement en raison de l’effet des épidémies hivernales de grippe (une tardive en 2021-2022 et une précoce en 2022-2023) et du RSV (virus respiratoire syncytial, principale cause de bronchiolite)et, dans une moindre mesure, les canicules estivales ».

« Le Covid a pu prendre un peu le pas en 2020-2021 sur les autres causes de mortalité, par un phénomène de compétition ; en 2022, ce sont plutôt les maladies respiratoires qui ont pris le dessus”elle a expliqué. En 2022, le Covid est tombé à la cinquième place des causes de décès, avec des victimes plus âgées qu’en 2021, tout en restant responsable d’une mortalité notable (6,1 % de l’ensemble des décès).

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Augmentation des décès accidentels

Déjà visible en 2021, une augmentation notable des décès dus à des maladies endocriniennes, digestives et génito-urinaires se confirme. Et la mortalité due aux pathologies du système nerveux dont Alzheimer, et dans une moindre mesure à d’autres démences, est remontée à des niveaux proches de ceux d’avant la pandémie. Un phénomène également observé au Royaume-Uni.

Autre fait notable : la mortalité due aux accidents, notamment aux chutes et aux accidents domestiques, a augmenté en 2022, notamment chez les personnes âgées. Les décès dus aux accidents de transport ont également augmenté, sans retrouver les niveaux d’avant Covid.

Pour la première fois depuis 2020, la mortalité due à des causes externes (accidents, suicides…) a ainsi été « de manière significative » supérieur à sa tendance pré-pandémique.

Globalement, parmi les différentes causes de décès, « Les effets du sexe et de l’âge se combinent quelque peu. La surmortalité masculine est très élevée à tous les âges et les femmes qui meurent sont généralement plus âgées que les hommes.Elise Coudin (Inserm) a déclaré à l’AFP.

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Le Monde avec l’AFP

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Cammile Bussière

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