« En France, la réponse politique à l’horreur du 7 octobre n’est pas à la hauteur »
ENTRETIEN MAJEUR – Un an après le 7 octobre, le philosophe et académicien rappelle le traumatisme provoqué par ce pogrom sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale et livre son analyse de l’année de guerre qui vient de s’écouler.
LE FIGARO. – Un an après le 7 Octobre, réalise-t-on à quel point cette date a été traumatisante pour les Israéliens mais aussi pour les Juifs du monde entier ? ? Le pogrom a-t-il réveillé le spectre de la Shoah et plus encore de la disparition d’Israël ? ?
Alain FINKIELKRAUT. – Dans les premières années du 20ème sièclee siècle, où ont trouvé refuge les survivants des pogroms de Kishinev et d’Odessa ? En Palestine. Et maintenant, une violence encore plus féroce et sadique se déchaîne à l’intérieur des frontières de l’État d’Israël. « Les courageux combattants » du Hamas ont notamment ravagé le kibboutz Beeri, dont les membres se sont portés volontaires pour amener des patients palestiniens dans les hôpitaux de Tel-Aviv. Le sionisme a promis de mettre fin à des siècles de massacres et de persécutions. Le 7 octobre, le destin juif s’abattit sur Israël. Un adolescent euphorique a appelé ses parents et lui a dit : « J’en ai tué dix…