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En France, des progrès sur le front de la productivité

Devant l'une des agences France Travail (anciennement Pôle emploi), à Paris, le 19 septembre 2024.

L’économie française ne réserve pas que de mauvaises surprises. Contrairement à la situation budgétaire du pays, qualifiée de « très grave » Selon le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, la productivité horaire, mise à mal par la pandémie de Covid-19, semble montrer quelques signes de reprise.

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Sur douze mois, entre le deuxième trimestre 2023 et le deuxième trimestre 2024, cette donnée, qui mesure la valeur ajoutée produite en fonction du nombre d’heures travaillées, a augmenté de 1,3%, indique Eric Heyer, directeur du département analyse et prévision de l’Observatoire français des conjonctures économiques. « un rythme bien plus élevé qu’avant la crise »Dans les années précédant la crise sanitaire, la productivité augmentait d’environ 0,9 % par an.

La crise liée à la pandémie, avec les confinements et autres arrêts de production industrielle, puis les ruptures d’approvisionnement liées à la guerre en Ukraine ont fait chuter la production. Mais dans le même temps, le marché du travail, soutenu par le chômage partiel, les aides aux entreprises et le fait que les entreprises conservent leurs effectifs en attendant la sortie de crise, a permis pour soutenir la création d’emplois. L’apprentissage, pour sa part, a continué de croître.

Inexplicable

Entre fin 2019 et le deuxième trimestre 2024, l’économie nationale a gagné 1,1 million d’emplois. Bien plus que ce qui aurait été obtenu si la productivité était restée la même qu’avant la crise : l’économie n’aurait dû gagner « que » 129 000 emplois supplémentaires. Soit, résume M. Heyer, 980 000 emplois « de trop » par rapport à la croissance du pays.

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Au sortir de la crise du Covid-19, les résultats sont inquiétants : les économistes ont estimé les pertes de productivité à environ 5 % sur la période entre mi-2019 et mi-2023. Une partie de ce recul s’explique par la « rétention » de main-d’œuvre, l’apprentissage et la réduction du temps de travail, mais une autre partie est inexplicable, selon les économistes. Elle correspond à 480 000 créations d’emplois.

Toutefois, ce chiffre a été revu à la baisse : « Selon les comptes nationaux publiés en mai, le produit intérieur brut a été légèrement supérieur à ce qui avait été initialement estimé par l’Insee, et les créations d’emplois ont été plutôt moins nombreuses. »explique Matthieu Lemoine, économiste à la Banque de France. « Globalement, durant cette période, la productivité s’est donc moins dégradée que nous le pensions. »

La partie « inexpliquée » ne représente plus que 285 000 emplois, concentrés dans deux secteurs, l’industrie pour environ 200 000 emplois, et la construction. Cette situation devrait être temporaire : « Lorsque l’activité se répartira sur ces branches, ces entreprises utiliseront cette main d’œuvre disponible et n’auront pas à embaucher »explique Eric Heyer. Et ce « surplus » d’emplois sera ensuite résorbé.

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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