En Floride, la Cour suprême autorise l’entrée en vigueur d’une loi interdisant l’IVG après six semaines de grossesse
La Cour suprême de Floride a rejeté lundi 1euh Avril la suspension d’une loi interdisant l’avortement au-delà de six semaines de grossesse. Le texte a été promulgué en avril 2023 par le gouverneur républicain ultraconservateur de l’État, Ron DeSantis. La loi entrera donc en vigueur dans trente jours.
«Cette nouvelle interdiction extrême – à laquelle Donald Trump a personnellement ouvert la voie – représentera une interdiction pour tout le Sud-Est» du pays, a réagi dans un communiqué l’équipe de campagne du président américain Joe Biden. Le président démocrate sortant a fait de la protection du droit à l’interruption volontaire de grossesse un axe de sa campagne contre son prédécesseur républicain, Donald Trump.
Mais le même jour, les militants du droit à l’avortement ont obtenu une victoire, la Cour suprême de Floride ayant également validé l’inscription sur le bulletin des élections américaines de novembre d’un amendement garantissant le droit à l’avortement.
Les militants du droit à l’avortement tentent dans une quinzaine d’Etats du pays d’inscrire cette question sur le bulletin de vote, ce qui pourrait faciliter la mobilisation de l’électorat démocrate, notamment chez les jeunes. Parmi ces États, plusieurs sont susceptibles de faire basculer le scrutin, comme la Pennsylvanie (nord-est), l’Arizona ou le Nevada (sud-ouest). Ils ont déjà obtenu gain de cause dans les Etats de New York et du Maryland (Est), et désormais en Floride.
La position ambiguë de Donald Trump
Une pétition citoyenne comptant le nombre requis d’environ 900 000 signataires propose un amendement à la Constitution de Floride. « limite l’ingérence de l’État dans l’avortement ». La Cour suprême de l’État rejette les objections des autorités républicaines et « approuve l’inscription de l’amendement proposé sur le bulletin de vote » lors des élections présidentielles et législatives de novembre.
S’il est adopté par au moins 60 % des voix, cet amendement sera ajouté à la Déclaration des droits de la Constitution de Floride. Il interdit « l’adoption de toute loi interdisant, criminalisant, retardant ou restreignant l’avortement avant viabilité ou lorsque cela est nécessaire pour protéger la santé de la patiente »la viabilité fœtale étant généralement estimée à environ 24 semaines.
L’une des auteures de la pétition, Lauren Brenzel, a salué la décision de la Cour suprême, soulignant dans un communiqué que les politiciens de l’État « J’ai essayé d’interdire l’avortement avant même que la plupart des femmes réalisent qu’elles sont enceintes ».
« Les Floridiens ont vu leur législature adopter une interdiction de l’avortement à partir de quinze semaines, puis de six semaines, et c’est notre chance de participer à la démocratie directe pour mettre fin à ces politiques impopulaires et néfastes. »elle a ajouté.
En mars, Donald Trump a annoncé qu’il pourrait soutenir une interdiction nationale au-delà de quinze ou seize semaines. Mais il a aussi estimé qu’il n’appartenait pas à l’administration fédérale de trancher ces questions, mettant en garde contre le coût électoral d’une position trop conservatrice sur ce sujet éminemment sensible.
L’ancien président se targue d’avoir, par ses nominations à la Cour suprême des États-Unis, conduit au revirement de jurisprudence de juin 2022 qui annulait la garantie fédérale du droit à l’avortement. Depuis cette décision donnant toute latitude aux États pour légiférer dans ce domaine, une vingtaine ont interdit ou fortement restreint l’accès à l’avortement.