Le Premier ministre n’exclut pas d’augmenter les impôts, a confirmé mardi l’entourage de Michel Barnier. L’opposition y est réticente.
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Michel Barnier envisage d’augmenter les impôts. Bien que la situation budgétaire soit mauvaise, le Premier ministre a déclaré qu’il ne serait pas contre une évolution vers une « une plus grande justice fiscale », assure son entourage. Reste que Michel Barnier parle bel et bien d’augmentation des impôts aux interlocuteurs qu’il reçoit depuis sa nomination et cette perspective inquiète de nombreux députés.
Un Premier ministre de droite qui envisage d’augmenter les impôts : une très mauvaise idée, assure Véronique Louvagie, députée de la Droite Républicaine – ex LR : « Nous avons aujourd’hui le niveau d’impôts et de cotisations le plus élevé d’Europe. Je rappelle que ces cotisations pèsent sur les ménages et les entreprises. »
Embarras perceptible dans le camp présidentiel : l’ancien Premier ministre, Gabriel Attal, désormais chef des députés macronistes, demande à son successeur des éclaircissements sur « sa ligne politique » notamment sur d’éventuelles hausses d’impôts. « Nous n’avons qu’une vocation, qu’un désir, c’est que le gouvernement de Michel Barnier puisse réussir pour la France. Mais pour réussir, il faut savoir sur quelle ligne claire, sur quelles lignes rouges nous pouvons nous engager.« , a précisé mardi 17 septembre Prisca Thevenot, députée Ensemble pour la République des Hauts-de-Seine, invitée sur franceinfo. Sur les hausses d’impôts »Il y a encore des questions« , confie-t-elle, précisant que « nous avons besoin de clarification« . « Il y a eu des discussions, mais des questions restent sans réponse. » sur la direction que prendra le Premier ministre Michel Barnier.
Pensez-vous que Michel Barnier va renoncer à toute augmentation d’impôts, y compris pour les plus riches ? Prisca Thevenot répond à cette question en posant une autre : «De quelle augmentation d’impôt parle-t-on ? Faut-il venir lutter contre les effets de rente ? Là-dessus nous sommes d’accord, mais quand j’entends parler d’augmentation d’impôts supplémentaires sur les plus riches. Qui sont-ils ? » s’interroge le député des Hauts-de-Seine.
« Il y a déjà une pression fiscale très élevée sur tous les ménages français, je ne suis pas convaincu que ce soit une solution »
Prisca Thévenot, députée d’Ensemble pour la République dans les Hauts-de-Seinesur franceinfo
D’autre part, elle croit que « que nous pouvons taxer les super profits« .
La même réticence se fait sentir du côté d’Horizons, les troupes d’Édouard Philippe. Mais Laurent Marcangelli, le patron du groupe à l’Assemblée, ne veut pas se voiler la face : « Nous savons aussi que la France est en procédure de déficit excessif. Nous avons beaucoup de mal à réfléchir à notre loi de finances. Il ne faut pas entrer dans un état d’esprit qui serait celui de dire : « Il ne faut pas discuter de quoi que ce soit ». » Tout est sujet à discussion, sauf l’augmentation des impôts pour la classe moyenne, estime Laurent Marcangelli.
Il en va de même pour le Rassemblement national, prévient le député Sébastien Chenu : « Nous redisons à Michel Barnier qu’augmenter la fiscalité et les impôts pour les ménages français est une ligne rouge. » Une ligne rouge à ne pas franchir, insiste Sébastien Chenu, sinon le Rassemblement national déposera une motion de censure.