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En Ethiopie, la difficile reconstruction de milliers de femmes victimes de viols au Tigré : « Je n’ai plus rien pour quoi vivre »

Depuis deux ans, de nombreuses femmes ont vécu l’horreur du viol collectif et des mutilations génitales pendant la guerre au Tigré, en Éthiopie. Certaines ont été réduites à l’esclavage sexuel pendant des jours par les troupes d’occupation érythréennes et éthiopiennes. Aujourd’hui rejetées par leurs familles, elles ont besoin de soins médicaux physiques et psychologiques urgents pour traiter les nombreuses pathologies dont elles souffrent, conséquences des attaques. Mais les moyens pour faire face à ce désastre social tabou manquent.

De notre correspondant retour de Mekele,

Assise sur la terrasse du jardin luxuriant de l’association Hywiet, la fondatrice Meseret Hadush écoute une jeune femme lui parler, puis la serre dans ses bras. C’est une survivante, comme on les appelle au Tigré. Il y a trois ans, pendant la guerre, sept soldats érythréens sont entrés chez elle, ont tué son mari sous ses yeux et l’ont violée : « Ils ont mis du métal dans mon utérus et cela a provoqué une infection. Les médecins l’ont retiré, mais je continue à saigner et psychologiquement, ce n’est pas bon. Je n’ai plus de raison de vivre. C’est pour ça que je suis venue ici. »

Son histoire ressemble à celle de milliers d’autres : Meseret en a récolté près de 5 000. Mais la stigmatisation empêche les victimes de se manifester. Le plus gros problème est que leur état s’aggrave parce qu’ils n’osent pas sortir pour se faire soigner et se faire aider. Ils ont peur d’être découverts car si cela se sait, ils seront maltraités par les gens. »

Près de 15 % d’entre eux sont infectés par le VIH

Les ONG sensibilisent les communautés et les chefs religieux pour permettre aux victimes de se réinsérer dans la société. Il est urgent de les prendre en charge. Le nombre de victimes de viols au cours la guerre au tigré Les hôpitaux tigréens estiment à plus de 120 000 le nombre de malades. Selon les chiffres de Meseret, 15 % d’entre eux ont été infectés par le VIH. Ils ont besoin d’un soutien particulier. Parce que lorsqu’ils prennent leurs médicaments, ils doivent manger pour avoir quelque chose dans l’estomac. Je leur donne à manger, autant que je peux. »

Environ 70 % des structures de santé ont été endommagées pendant la guerre. Dans toute la région, un seul centre spécialisé dans la prise en charge des violences faites aux femmes est opérationnel à Mekele. Il s’agit d’un petit bâtiment délabré aux salles étroites, dirigé par le Dr Sister Mulu : « La plupart des traitements dont ils ont besoin en priorité sont achetés dans le privé, nous n’en avons pas dans notre centre. La demande et l’offre de médicaments disponibles ici ne sont pas comparables. »

Priorité à  » obtenir justice « , même avant  » recevoir de la nourriture »

Chaque jour, 50 femmes viennent se faire soigner ici. Yirgelem s’y rend souvent pour discuter avec Sœur Mulu. Experte auprès de la Commission d’enquête sur le génocide au Tigré, elle enregistre tous les témoignages. Nous leur avons demandé ce qu’ils choisiraient en premier : recevoir de la nourriture, une assistance médicale ou obtenir justice. La majorité d’entre eux ont répondu qu’ils avaient besoin de justice en premier.. »

Les récits recueillis sont authentifiés et conservés pour appliquer la justice transitionnelle. Menée officiellement par le gouvernement fédéral depuis un an et demi, aucune procédure n’a encore été rendue publique.

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Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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