En Espagne, un abus de médicaments inquiétant
32
L’utilisation prolongée d’analgésiques comme l’ibuprofène ou le paracétamol est à l’origine d’un véritable problème de santé publique en Espagne. Les professionnels tirent la sonnette d’alarme.
Photo : Clémentine Laurent/Equinox
Dans la péninsule ibérique, 1 hospitalisation sur 8 est due à une mauvaise utilisation d’analgésiques. Souvent prescrits par les médecins généralistes espagnols contre la douleur, la grippe ou d’autres maux passagers, l’ibuprofène et le paracétamol font partie de la pharmacie de chaque foyer. Considérés comme des analgésiques de niveau 1, ils font partie des analgésiques les plus doux. Mais ce sont tout de même des médicaments, préviennent les médecins.
Ainsi, l’utilisation prolongée d’analgésiques peut entraîner des effets secondaires graves et conduire à une hospitalisation. « Les gens oublient qu’ils ne sont pas inoffensifs, ce n’est pas de la valériane »s’inquiète le Dr Carmen Suárez, chef du service de médecine interne de l’hôpital Princesa de Madrid, interrogée par la radio Cadena Ser. Elle souligne que la consommation chronique de paracétamol peut provoquer une insuffisance rénale, tandis que l’ibuprofène et d’autres anti-inflammatoires, en plus des complications digestives, « provoquer des crises hypertensives, une insuffisance rénale aiguë et augmenter le risque de maladies cardiovasculaires, d’insuffisance cardiaque décompensée et de crises cardiaques ».
Actions préventives nécessaires
Chaque jour, les services d’urgence du pays voient arriver des patients dans un état grave après une utilisation prolongée de ces médicaments, principale cause d’hémorragie des ulcères digestifs. Certains expliquent qu’ils prennent « un seul paracétamol par jour ».
Mais les médecins estiment que la prise quotidienne d’analgésiques pendant plus d’un an présente des risques importants pour la santé. Ils appellent à davantage de prévention pour réduire l’usage systématique de médicaments.