Ce mardi en fin de matinée, un étrange dispositif devrait être mis en place au palais de la Moncloa à Madrid, siège de l’exécutif espagnol : sur ordre d’un juge, des policiers ont été chargés d’y installer micros et caméras afin d’enregistrer la déclaration du chef du gouvernement dans le cadre de l’enquête ouverte contre son épouse Begoña Gomez. Du jamais vu. Cette scène est d’autant plus inédite qu’elle est prévue en plein été, peu avant les vacances du dirigeant socialiste Pedro Sanchez, et après que ce dernier a répété qu’il souhaitait se contenter d’une déclaration écrite et qu’en aucun cas il ne voulait se soumettre à ces exigences judiciaires.
C’est le feuilleton de l’été espagnol : le bras de fer entre le juge de l’audience de Madrid Juan Carlos Peinado et le chef du gouvernement Pedro Sanchez. Le premier affirme que sa comparution comme témoin est « cruciale » pour l’enquête, le second tente au contraire de présenter son témoignage comme n’ayant pas de réelle importance. Au-delà de la bataille entre ces deux hommes, il y a une affaire politique qui engage tout le pays et jette une ombre sur la continuité du leader socialiste, au pouvoir depuis 2018 de manière précaire, avec le soutien décisif de la gauche radicale (Hier Podemos et aujourd’hui Sumar) et des partis indépendantistes basque et catalan.
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