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En Espagne, la mairie de Séville veut couper l’approvisionnement en eau des locations touristiques illégales

La ville de Séville a pris une mesure radicale pour lutter contre la surpopulation touristique. Elle menace de couper l’approvisionnement en eau de 5 000 hébergements touristiques qui ne respectent pas la réglementation.

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La ville de Séville menace de couper l'eau à 5 000 locations touristiques illégales. (PATRICK LEFEVRE / MAXPPP)

À situation désespérée, mesures désespérées. Le surtourisme est de plus en plus mal vécu dans les grandes villes du monde. En particulier à cause des appartements touristiques de type Airbnb, accusés de peser sur le marché immobilier ou de violer directement les réglementations locales. Pour ces derniers cas, la mairie de Séville, dans le sud de l’Espagne, a pris une mesure radicale : couper l’alimentation en eau des près de 5 000 appartements pirates recensés.

La municipalité avait tenté de prendre d’autres mesures, mais, dit-elle, son service juridique les a rejetées. Le moratoire sur les nouveaux appartements touristiques, par exemple, ou leur limitation à 10% du parc immobilier. Dans ce dernier cas, c’est l’opposition qui a refusé, considérant que c’était déjà trop.

« Le tourisme commence à poser des problèmes de cohabitation avec les habitants, surtout dans le centre historique. »

José Luis Sanz, maire de Séville

sur la radio Caneda SER

Le maire, José Luis Sanz, a quand même voulu faire quelque chose. D’autant plus qu’il s’agissait d’un engagement de campagne. « Le tourisme est la principale industrie de la ville de Séville. Nous sommes la troisième ville la plus visitée d’Espagne et donc une puissance touristique, mais je considère qu’il n’y a plus de place pour un seul appartement touristique de plus. Ce n’est pas une priorité pour la ville à l’heure actuelle, ni le modèle touristique que recherche Séville. »

L’eau sera donc coupée pour les touristes qui louent malgré tout, mais les coupures ne se feront pas du jour au lendemain. Le modus operandi sera le suivant : inspection des lieux par la police municipale, ordre de cesser l’activité touristique si l’appartement contrevient à la réglementation. A Séville, on ne peut louer aux visiteurs que des rez-de-chaussée ou des premiers étages, pas le droit de louer plus haut. Après cela, nouvelle visite si les ordres ne sont pas respectés, et enfin, téléphoner à la compagnie des eaux pour couper le robinet.

Reste le problème de la faisabilité de ces sanctions. Dans un premier temps, la mairie communiquait sur un chiffre de dix inspections par semaine. Sauf qu’à ce rythme, il faudrait dix ans pour couper l’eau à ces 5 000 hébergements irréguliers. Depuis, le maire a affirmé qu’il allait renforcer les équipes et que le rythme serait beaucoup plus rapide.

L’opposition répond que cela ne suffira pas, qu’il faut aussi limiter l’offre légale, qui pèse aussi sur le marché immobilier. Séville compte 9 500 appartements touristiques, soit 23 % de plus que l’année dernière. Cela correspond à 30 000 lits, soit plus que les places hôtelières de la ville.

Eleon Lass

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