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En Ecosse, la chute d’une figure indépendantiste qui divise

En Ecosse, la chute d’une figure indépendantiste qui divise

Humza Yousaf vit ses dernières heures en tant que Premier ministre écossais. Le leader indépendantiste écossais a annoncé sa démission lundi, treize mois à peine après sa nomination au sein du gouvernement d’Edimbourg, en remplacement du charismatique Nicola Sturgeon. « Je ne suis pas prêt à compromettre mes valeurs pour m’accrocher au pouvoir », a-t-il déclaré lors d’un court discours. Une autre personne sera plus à même de diriger le parti. » Il restera en fonction jusqu’à ce qu’un successeur soit nommé.

Humza Yousaf était menacé de deux votes de censure cette semaine à Holyrood, le parlement écossais, après la fin de sa coalition avec les Verts. Minoritaire au Parlement, le « Premier ministre » écossais risquait sérieusement de subir un vote défavorable. Plutôt que d’affronter une défaite potentiellement humiliante, il a préféré démissionner.

Passe difficile

Agé de 39 ans, Humza Yousaf a été élu chef du Parti national écossais (SNP), après la démission surprise de Nicola Sturgeon, dans le cadre d’une enquête judiciaire sur les finances du parti indépendantiste écossais.

Premier musulman à diriger un grand parti britannique, le leader, né d’un père pakistanais et d’une mère kenyane, incarnait la continuité politique avec son prédécesseur, mais avait pris les rênes du SNP dans une période difficile, alors que la Cour suprême britannique venait de prendre la tête du SNP. invalidé un nouveau référendum sur l’indépendance. Au sein du parti, fragmenté depuis l’élection qui a suivi le départ de Nicola Sturgeon, il a eu du mal à susciter les mêmes soutiens que celle parfois surnommée la « Reine d’Écosse ». Son élection à une courte majorité devant sa rivale Kate Forbes a fragilisé sa position.

L’automne dernier, il a tenté de remettre la cause indépendantiste sur les rails en faisant voter une nouvelle motion lors du congrès du parti, sans vraiment convaincre. Son discours a été dominé par la situation à Gaza, où sa belle-famille était alors bloquée, et par son plaidoyer en faveur d’un cessez-le-feu.

Fin de la coalition

Son avenir a changé la semaine dernière, avec la fin de sa coalition avec les Verts. Adopté en août 2021, lors des dernières élections à Holyrood, l’accord, connu sous le nom de « Bute House » – du nom de la résidence du Premier ministre à Édimbourg –, a permis aux deux partis d’obtenir la majorité au Parlement écossais.

Humza Yousaf l’a dénoncé jeudi dernier, alors que l’Écosse a annoncé une semaine plus tôt qu’elle n’atteindrait pas ses objectifs climatiques, à savoir une réduction de 75 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Au grand désarroi des écologistes, qui crient à la « trahison » politique.

J’ai clairement sous-estimé la colère que j’allais déclencher.

HUmza Yousaf Premier ministre d’Écosse

Lors de son discours, le Premier ministre a affirmé qu’il considérait avoir pris la bonne décision en dénonçant cet accord. « C’était la bonne chose pour le pays », a-t-il déclaré. J’espérais continuer à travailler avec les Verts dans le cadre d’un accord moins formel. Ce faisant, j’ai clairement sous-estimé la colère que j’allais déclencher. »

Suite à cet incident, Humza Yousaf s’est retrouvé seul pour maintenir son poste dans un parlement où le SNP n’était pas majoritaire. Sa démission ouvre la voie à une élection à la tête du parti pour désigner un successeur. Parmi les candidats possibles figurent Kate Forbes, candidate malheureuse face à Humza Yousaf l’an dernier, ou encore John Swinney, figure historique du parti. Une fois élu, ce nouveau leader devra trouver un allié au sein du parlement d’Edimbourg, sans quoi une élection à Holyrood ne peut être exclue.

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