EN DIRECT – Ukraine : l’envoi de troupes n’est pas exclu si Moscou « perce les lignes de front » et si Kiev le demande, dit Macron
Ce jeudi, Emmanuel Macron a réitéré, dans un entretien à « The Economist », que l’envoi de troupes terrestres en Ukraine n’était pas exclu.
Il a toutefois posé deux conditions : que la Russie « perce la ligne de front » et que Kiev formule une demande d’intervention extérieure.
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Plus de deux ans de guerre en Ukraine
ENVOI DE TROUPES « NON EXCLU », REDIT MACRON
Emmanuel Macron a une nouvelle fois assumé la possibilité d’envoyer des troupes occidentales sur le terrain en Ukraine, estimant dans un entretien publié jeudi par The Economist qu’il fallait « se poser la question » si Moscou « allait percer les lignes de front » et que Kiev demandait pour ça.
« Si les Russes allaient percer les lignes de front, s’il y avait une demande ukrainienne – ce qui n’est pas le cas aujourd’hui – nous devrions légitimement nous poser la question », a déclaré le président français à l’hebdomadaire britannique. « L’exclure a priori, c’est ne pas tirer les leçons des deux dernières années », alors que les pays de l’OTAN avaient initialement exclu d’envoyer des chars et des avions en Ukraine avant de finalement changer d’avis, a-t-il ajouté.
UN NOUVEAU VILLAGE AUX MAINS DES RUSSES
L’armée russe a revendiqué jeudi la prise d’un nouveau village dans l’est de l’Ukraine, poursuivant sa lente avancée dans cette zone proche de la ville d’Avdiivka, conquise par Moscou en février.
Les forces russes ont « complètement libéré le village de Berdychi », a indiqué le ministère de la Défense dans son communiqué quotidien. Dimanche, l’Ukraine a indiqué qu’elle se retirait à l’ouest de cette localité.
DES ACCUSATIONS « NON FONDEES »
Le Kremlin a qualifié jeudi d' »infondées » les accusations américaines selon lesquelles la Russie aurait utilisé un agent chimique contre les forces ukrainiennes, en violation de la Convention sur les armes chimiques (CAC).
« Comme toujours, ces accusations semblent totalement infondées », a déclaré devant la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, assurant que Moscou respectait ses « obligations relatives au droit international » en la matière.
DES ARMES CHIMIQUES EN UKRAINE ?
Selon Washington, la Russie aurait utilisé de la chloropicrine contre les forces ukrainiennes. Il s’agit d’un pesticide présentant un risque pour la santé en cas d’inhalation.
MISE À JOUR SUR LA SITUATION
- Une attaque de missile russe a fait une dizaine de blessés à Odessa, ville portuaire ukrainienne déjà ciblée en début de semaine par des attaques meurtrières, ont rapporté les autorités locales dans la nuit de mercredi à jeudi. « Des infrastructures civiles ont été détruites » et « 13 personnes ont été blessées » dans l’attaque, a rapporté le maire de cette ville du sud-ouest de l’Ukraine, Gennadiï Trukhanov, ajoutant que les pompiers combattaient « un incendie » d’ampleur, sans donner plus de précisions.
- Cinq personnes, dont un père et sa fille, ont également été tuées et une vingtaine d’autres blessées mercredi lors de plusieurs frappes russes dans l’est et le nord-est de l’Ukraine, ont annoncé les autorités régionales. Deux civils à bord d’une voiture ont été tués par une bombe aérienne guidée lancée par les forces russes dans la région de Kharkiv, dans le nord-est de l’Ukraine, a déclaré le gouverneur Oleg Synegubov. Il s’agit d’une femme de 38 ans et de son père, a précisé le parquet général ukrainien.
- Le département d’Etat américain a annoncé mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des individus russes ou étrangers considérés comme participant à l’effort de guerre russe dans le cadre de l’invasion de l’Ukraine. Outre les entreprises de défense russes, les sanctions visent une soixantaine de personnes et entreprises étrangères, notamment chinoises, accusées d' »aider la Russie à acquérir des composants clés pour la fabrication d’armes ou de programmes de défense », selon un communiqué.
- Crimes de guerre commis par les Russes. L’ONG Human Rights Watch a produit un rapport, publié ce jeudi, selon lequel au moins 15 soldats ukrainiens ont été abattus après leur capitulation depuis décembre 2023. L’organisation réclame l’ouverture d’enquêtes.
- Londres a demandé mercredi la libération immédiate de l’opposant russe Vladimir Kara-Mourza. Ce dernier a été condamné à vingt-cinq ans de prison pour « trahison » en raison de ses critiques sur l’offensive en Ukraine, afin de pouvoir bénéficier de soins « urgents ».
EN DIRECT
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Le département d’Etat américain a annoncé mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des individus russes ou étrangers considérés comme participant à l’effort de guerre russe dans le cadre de l’invasion de l’Ukraine.
Outre les entreprises de défense russes, les sanctions visent une soixantaine de personnes et entreprises étrangères, notamment chinoises, accusées de« aider la Russie à acquérir des composants clés pour la fabrication d’armes ou les programmes de défense »selon un communiqué de presse.
Plus de 200 entreprises ciblées
Une centaine d’entreprises russes, parmi plus de 200 également ciblées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, des transports ou de la technologie. Plusieurs entreprises sont impliquées dans les programmes russes d’armes chimiques et biologiques.
Enfin, les sanctions visent à restreindre la possibilité de développement des infrastructures gazières et pétrolières russes, tandis que la Russie cherche à développer celles qui lui permettraient d’exporter plus facilement ses hydrocarbures vers la Chine notamment. Ces exportations sont actuellement réalisées par des pétroliers ou des méthaniers, faute de suffisamment d’oléoducs et de gazoducs à l’est.
Ces sanctions, qui impliquent également le Département d’État américain, prévoient notamment le gel des avoirs des entreprises ou individus ciblés présents aux États-Unis, ainsi que l’interdiction aux entités ou citoyens américains de faire des affaires avec les cibles des sanctions. . Il est également interdit aux personnes concernées d’entrer sur le territoire américain.
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Les pays du G7 ainsi que l’Union européenne et plusieurs pays amis, comme l’Australie et la Corée du Sud, ont accru les sanctions contre la Russie depuis le déclenchement de l’invasion de l’Ukraine, en février 2022.
Ces sanctions visent à réduire la capacité de financement de l’effort de guerre russe, mais aussi sa capacité à se procurer les composants et matériaux critiques pour ses équipements. Elles ont également conduit au gel de nombreux avoirs de dirigeants russes clés, de chefs d’entreprise proches du pouvoir ainsi que de l’administration russe, notamment de la Banque centrale.
Les dernières sanctions ont particulièrement visé le secteur minier, notamment l’aluminium, le cuivre et le nickel russes, dont l’importation aux États-Unis et au Royaume-Uni est désormais interdite.