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En Corrèze, le paradoxe d’une course à trois favorable à François Hollande

François Hollande, candidat du Nouveau Front populaire aux élections législatives anticipées, s'adresse aux électeurs de sa circonscription, le 3 juillet 2024, lors d'une fête dans la ville de Meymac en Corrèze.

François Hollande déambule, mercredi 3 juillet, entre les stands du marché des producteurs de Meymac (Corrèze), sourit et serre des mains, répond  » Toi non plus ! «  quand on le lui jette « Tu n’as pas changé ! »pose aux côtés de dizaines de jeunes qui n’étaient pas nés lorsqu’il est devenu président de la République : « J’investis dans l’avenir ! » François Hollande écoute, questionne, les mains derrière le dos, le ventre en l’air, la bonne humeur et les bons mots immuables. L’ancien président normal semble presque mener une campagne normale.

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Le 1D La circonscription de Corrèze connaît pourtant un scrutin atypique. François Hollande, député local pendant vingt ans (1988-1993 puis 1997-2012), est en passe de réussir, à 69 ans, son pari d’un retour en politique, sept ans après avoir quitté l’Elysée. Il est arrivé en tête dès le premier tour dimanche avec 37,6% des voix, et se trouve désormais en position favorable pour revenir à l’Assemblée nationale – une première pour un ancien président depuis Valéry Giscard d’Estaing, redevenu député en 1984.

La candidate du Nouveau Front populaire (NFP) devra écarter celle du Rassemblement national (RN), Maïtey Pouget, arrivée deuxième avec 30,9% des voix. Un score inédit, vertigineux, dans ces terres historiquement communistes, puis gaullistes, puis socialistes, où le RN avait remporté 9% aux législatives de 2017 et 15% à celles de 2022. « Quand Macron a annoncé la dissolution, alors que le RN venait de remporter 30% aux élections européennes, j’ai tout de suite pensé que la réponse serait identiqueanalyse François Hollande, pas étonné. « C’est un vote réflexe. »

François Hollande s'entretient avec les électeurs de sa circonscription, le 3 juillet 2024, à la terrasse d'un bar à Bugeat en Corrèze.

Il ne s’agit clairement pas d’un vote de soutien personnel à ce candidat de 69 ans, que personne ne semble avoir jamais vu dans les 1D circonscription – elle habite dans le 2eetà Brive – et dont certains électeurs ne connaissaient pas le nom deux jours avant d’aller voter pour elle. Pas besoin de faire campagne, l’étiquette RN suffisait. « J’ai vu des gens au bureau de vote qui cherchaient le bulletin de vote de Bardella… »soupire Dominique (les personnes citées par leur prénom ont requis l’anonymat), 71 ans, entre deux tracts du PFN distribués sur le marché de Tulle. Un commentaire déçu de Pierre, 50 ans, rencontré dans un bar de Seilhac, un village voisin : « S’ils avaient mis une poule estampillée RN, elle aurait eu le même score. »

« Candidat fantôme »

Maïtey Pouget n’a fait la une des journaux qu’une seule fois durant la campagne, après avoir expliqué sur LCI qu’en Corrèze, « Nous commençons à être envahis dans les villes »par des immigrés. Au journaliste interloqué qui lui faisait remarquer qu’il n’en voyait pas autour d’eux, elle répondit : « Ils ne sont pas là parce qu’à ce moment-là (midi), ils dorment. « 

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Cammile Bussière

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