En conséquence, le procès pour trafic de drogue de Canteleu est à nouveau suspendu
Chargé de demandes procédurales, le tribunal judiciaire de Bobigny a de nouveau suspendu mercredi jusqu’à lundi le vaste procès pour trafic de stupéfiants dans la petite ville de Canteleu (Seine-Maritime).
Dix jours après le début officiel de l’audience, le 27 mai, le tribunal correctionnel de Seine-Saint-Denis pouvait à peine commencer à examiner les faits retenus contre les 19 prévenus, dont l’ex-maire de la ville. Ils comparaissent depuis un mois dans le cadre d’un important trafic de cocaïne, d’héroïne et de cannabis, soupçonné d’être dirigé par le redoutable clan Meziani.
Ponctué de suspensions, mercredi a été une nouvelle fois confisqué par des questions d’organisation et de procédure, au grand dam des magistrats.
En raison de son hospitalisation, les avocats de l’un des dirigeants présumés du réseau, Montacer Meziani, en détention provisoire depuis le coup dur d’octobre 2021, ont obtenu la séparation de son dossier du procès, dont il est pourtant l’un des les têtes de pont.
Le bataillon des avocats de la défense s’est alors mis en quatre, s’attaquant à cette disjonction et multipliant en conséquence les demandes de saisine. Des demandes que le tribunal a fini par rejeter en bloc en début de soirée avant de suspendre l’audience jusqu’à lundi « pour la sérénité des débats ».
En disant » un peu fatigué « De ces demandes interminables, le procureur a fustigé « demandes purement dilatoires » destiné à cela « qu’on ne peut pas juger l’affaire ».
Si aucun jugement n’est rendu d’ici la mi-juillet dans cette affaire, les trois personnes en détention provisoire seront libérées.
Les contraintes de la justice « semblent présenter un plus grand intérêt pour l’état de santé de mon client »a regretté auprès de l’AFP l’avocat de Montacer Meziani, Me Hugues Vigier, dénonçant un « position intransigeante ».
A sa reprise lundi, deux semaines d’audiences sur les quatre prévues seront écoulées. Le tribunal n’a pu à ce stade que rappeler les faits et interroger un seul prévenu.
Une expertise médicale doit être déposée lundi pour savoir si Montacer Meziani, 37 ans, soupçonné d’être à la tête de l’organisation avec son frère Aziz, pourra être jugé séparément d’ici le 11 juillet.
Passé cette date, il serait en effet libéré de plein droit du fait de l’expiration des délais légaux autorisant son maintien en détention provisoire, le cap des six mois puisque l’arrêté de renvoi devant le tribunal correctionnel serait alors franchi.
La justice craint qu’une fois dehors, l’accusé ne trouve refuge au Maroc comme son frère, jugé en son absence. Aziz Meziani s’est mis hors de portée des autorités françaises en quittant le pays le temps de l’enquête.
Le procès de Canteleu pour trafic de drogue s’est ouvert avec une semaine de suspension en raison d’un pourvoi en cassation.