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En commission, l’Assemblée et le Sénat votent la fin du service national universel

Le pouvoir législatif a fait un pas vers la fin du SNU mercredi. L’Assemblée et le Sénat ont en effet voté, dans leurs commissions des Finances respectives, la suppression du Service National Universel dans le budget de l’Etat, les élus se montrant critiques sur l’expérimentation de ce système voulu par Emmanuel Macron, et son coût estimé.

Deux chambres, deux majorités, mais le même résultat. A l’Assemblée, c’est la gauche qui a pris la scalp du SNU. « Il est temps d’abandonner » ce « gadget présidentiel » qui « ne marche pas » et « coûte cher », a jugé le député écologiste Jean-Claude Raux, rejoint par le socialiste Pierrick Courbon pour qui cette « hérésie budgétaire » a « raté son cible. Présents en nombre, les élus du Nouveau Front populaire ont donc adopté un amendement réaffectant au secteur du sport amateur la totalité des 128 millions d’euros prévus pour le SNU en 2025.

Une bataille à rejouer dans l’hémicycle

Une victoire symbolique en raison de la très faible présence des élus macronistes et de droite, comme le relève le président LFI de la commission, Éric Coquerel : « Si ça passe si facilement (et) pas par une ou deux voix, c’est parce que il y a une partie de la commission qui n’est pas là. Sans conséquence toutefois à ce stade, puisque la discussion dans l’hémicycle partira de la copie initiale du gouvernement – à condition que la partie « recettes » du budget ne soit pas rejetée au préalable, ce qui enverrait le texte directement au Sénat.

La chambre haute a cependant adopté une position similaire en début de soirée : réunie à huis clos, sa commission des Finances a en effet voté une réduction de 100 millions d’euros des crédits du SNU. Décision prise à l’unanimité moins deux abstentions, a indiqué le sénateur socialiste Éric Jeansannetas, rapporteur sur les crédits jeunesse. Cet amendement sera présenté à nouveau en séance publique lors de l’examen de la partie « dépenses » du budget par le Sénat début décembre.

L’exécutif reconnaît un système « cassé »

« Après cinq années d’expérimentation, il n’apparaît pas que le SNU apporte une valeur ajoutée suffisante (…) pour justifier la poursuite de son déploiement », estime Éric Jeansannetas dans son rapport présenté mercredi. L’élu de la Creuse constate également que « pour la première fois depuis le début de l’expérimentation SNU, les objectifs font du stop » et se demande donc « si l’objectif de (sa) généralisation à l’ensemble de la tranche d’âge est encore d’actualité aujourd’hui ».

Le ministre des Sports et de la Jeunesse Gil Avérous avait déjà reconnu lundi sur Sud Radio qu’il « n’avait pas les moyens de généraliser le SNU » dans son budget. « En 2025, ce ne sera pas le cas, en 2026, je ne peux pas imaginer que cela puisse l’être », a-t-il déclaré. « Il n’est pas prévu de le supprimer », a-t-il toutefois souligné, appelant à « remettre en question » un système « cassé ».

Cammile Bussière

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