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En Cisjordanie, des appels à la clarification sur la mort d’un activiste américain

Elle venait d’avoir 26 ans et avait obtenu son diplôme trois mois plus tôt à l’université de Washington, où elle étudiait la psychologie et les langues et cultures du Moyen-Orient. Aysenur Ezgi Eygi, une citoyenne américaine, a été abattue vendredi 6 septembre alors qu’elle participait à une manifestation hebdomadaire contre l’expansion des colonies israéliennes à Beita, près de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie, occupée par Israël depuis 1967.

L’étudiant, qui avait également la nationalité turque, était impliqué dans l’organisation pro-palestinienne Mouvement de solidarité internationale (ISM).

Les médias palestiniens, qui ont annoncé vendredi sa mort, causée par une blessure par balle à la tête, ont rapidement pointé du doigt la responsabilité des soldats israéliens en opération. Une version défendue par le Bureau des droits de l’homme de l’ONU (BNUDH).  » LELes forces de sécurité israéliennes (ISF, NDLR) ont tué une militante américaine de 26 ans à Beita (…) en lui tirant une balle dans la tête alors qu’elle participait à une manifestation pacifique contre la colonisation »a affirmé vendredi la structure de l’ONU.

« Je l’ai vue allongée sur le sol sous les oliviers, en train de saigner. »

L’armée israélienne affirme que ses hommes ont « ont répondu par des coups de feu contre le principal instigateur des violences qui leur avait jeté des pierres ». Elle assure « examiner les rapports selon lesquels un ressortissant étranger a été tué à la suite de coups de feu dans la région ».

Présent sur les lieux au moment de la fusillade, le journaliste de Haaretz L’activiste et militant Jonathan Pollack affirme qu’Aysenur Ezgi Eygi a été prise pour cible par des soldats postés à 150 mètres d’elle, alors que la situation était redevenue calme. Selon cet Israélien, interrogé par son quotidien, des affrontements impliquant des jets de pierres, des gaz lacrymogènes et des balles ont eu lieu entre les soldats et des militants étrangers et palestiniens, alors que ces derniers s’apprêtaient à prier avant de manifester. Mais selon lui, Aysenur Ezgi Eygi a été tuée 20 minutes plus tard, alors que ces affrontements avaient pris fin.

« Nous étions dans la rue, c’était calme, il ne se passait rien. Des soldats sont montés sur le toit d’une maison, et j’ai vu un soldat qui visait, puis j’ai entendu des coups de feu. il ditLe premier coup de feu a touché quelque chose de métallique, puis la cuisse d’un jeune homme du village. (un Palestinien de 18 ans a également été blessé, NDLR), « Et il y a eu un autre coup de feu (…) J’ai couru une quinzaine de mètres et je l’ai vue allongée par terre sous des oliviers, en train de saigner. Elle avait reçu une balle dans la tête. J’ai levé les yeux et j’ai vu qu’il y avait une ligne de vue directe entre nous et les soldats. » Selon Pollack, c’était la première fois qu’Aysenur Ezgi Eygi participait à une telle manifestation.

« Que les coupables soient tenus pleinement responsables de leurs actes »

Le journaliste et militant de gauche ne mâche pas ses mots. « Il ne s’agit même plus d’escalade, c’est juste qu’il y a des manifestants, nous allons leur tirer dessus à balles réelles. » Selon lui, le soldat qui aurait tiré sur l’activiste « Il l’a fait parce qu’il sait qu’il peut s’en tirer. Le contexte est celui d’une escalade de la violence et génocide à Gaza. »

La famille d’Aysenur Ezgi Eygi, qui mentionne l’existence d’une vidéo montrant que la balle mortelle « vient d’un tireur de l’armée »considère que l’enquête israélienne est insuffisante. « Nous appelons le président Biden, Vice-président Harris et le secrétaire d’État Blinken d’ordonner une enquête indépendante sur le meurtre illégal d’un citoyen américain et de veiller à ce que les responsables soient pleinement tenus responsables », a-t-elle déclaré dans un communiqué publié samedi. Un appel repris par celui du sénateur démocrate Chris Van Hollen, selon qui « L’administration Biden n’a pas fait assez pour garantir la justice et la responsabilité en leur nom. » Et d’ajouter : « Si le gouvernement Netanyahu ne veut pas rendre justice aux Américains, le ministère américain de la Justice doit le faire. »

New Grb1

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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