En Chine, le choc du plan « Bazooka » pour maintenir l’économie de guerre
Décidément, les Chinois ne font rien comme nous ! Opération « Bazooka » ! Alors que notre Premier ministre court désespérément après quelques dizaines de milliards d’euros, Pékin annonce un plan massif de soutien à l’économie : potentiellement plus de 500 milliards de dollars ! Du jamais vu depuis la crise financière de 2008 !
L’économie chinoise en difficulté
Alors que se passe-t-il ? Tout simplement, l’économie chinoise est à l’arrêt, bien loin de la croissance officiellement affichée à +5%. L’investissement privé est toujours en berne depuis le XXe Congrès en 2022. La croissance n’est tirée que par les subventions publiques qui financent à perte l’accélération des exportations. Les capacités manufacturières excédentaires remplacent un secteur immobilier en chute libre, qui représentait plus de 20 % du PNB dans les années 2010.
Ce plan « Bazooka », destiné uniquement à soutenir l’immobilier, les banques et les entreprises publiques en faillite, finance le coût de la nouvelle politique d’autosuffisance de Pékin, typique de l’économie de guerre, comme l’a réaffirmé lors du 3e plénum de juillet dernier, la réunion détaillant le plan pour les cinq prochaines années. En l’occurrence, la poursuite d’un modèle économique sans précédent : l’innovation à faible productivité. Une innovation, comme en témoigne le Mondial de l’Automobile de Paris qui présente la Chine comme le « nouveau laboratoire du monde » ; mais aussi une faible productivité : à la fois du capital, compensé par des subventions publiques épouvantables, et du travail, financé par la baisse cette année des salaires, une première. Mais qui permet aux constructeurs chinois présents au salon de pointer du doigt la concurrence européenne, en clamant haut et fort : « Il y a moins de bien, mais c’est plus cher !
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Ne sous-estimez pas l’ambition de Pékin
Ce qu’annonce ce salon automobile est donc un deuxième choc chinois : le premier, en 2001, lors de son entrée à l’OMC, a vu la Chine jouer avec l’arrogance occidentale. Ce ne sont pas les produits américains qui ont inondé la Chine, mais le « made in China » qui a envahi l’Occident. Ce deuxième choc de 2024 amplifie notre rivalité systémique avec un « néo-lénino-marxisme » affirmant le contrôle étatique de 20 % de l’économie mondiale, imposant à sa population le « quoi qu’il en coûte », afin d’assurer la dépendance du reste. du monde sur ses innovations.
Le danger pour l’Occident serait alors de pécher à nouveau avec la même arrogance : ne voir dans ce bazooka d’État de 500 milliards que la chronique d’une faillite annoncée de Pékin ; et sans se rendre compte qu’elle révèle, en réalité, la poursuite du financement de l’économie de guerre pour les années à venir.
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