en Chine, la guerre des prix des voitures électriques met en péril les petits constructeurs

Une manifestation en Chine. Dans cette vidéo publiée sur le réseau social WeChat, des employés du fabricant de voitures électriques Ji Yue, basé à Shanghai, manifestent leur colère. Leur entreprise est au bord de la faillite et ils risquent de perdre leur emploi.

« Je travaille dur mais je n’ai plus de salaire« , explique par exemple cette salariée en colère. Les manifestants demandent à conserver le passeport de leur patron pour l’empêcher de s’enfuir.

Le cas de Ji yue illustre la difficulté des fabricants de voitures électriques en Chine. Plus de 130 marques se sont engouffrées dans ce marché très prometteur. C’est vrai que désormais plus d’une voiture sur deux vendue  en Chine est electrique ou hydride mais cela reste suffisant pour faire vivre autant de constructeurs, en particulier dans une période où l’économie chinoise connait des difficultés et où la consommation intérieure n’arrive pas à redémarrer depuis le covid.

Les fabricants se livrent à une guerre des prix particulièrement impitoyable, avec des rabais allant jusqu’à 20%. Les plus gros comme BYD, Tesla qui produit en Chine ou Beiqi Fonton parviennent à s’en sortir, mais les petits constructeurs se retrouvent dans le rouge. 16 d’entre eux ont déjà disparu. D’autres licencient de façon massive. Le jeune constructeur Netta, par exemple, a dû se séparer de 70% de ses employés. Son concurrent Li Auto a licencié 5600 personnes.

Et le début d’année 2025 s’annonce difficile. Avec la fin de la prime accordée par le gouvernement pour les Chinois qui passent à la voiture électrique, les fabricants s’attendent à une baisse des ventes et une guerre des prix encore plus acharnée. Le géant BYD vient de lancer les hostilités en proposant l’un de ses SUV hydride au tarif inédit de 13 000 euros, à l’occasion des fêtes du Nouvel an chinois.