Divertissement

A Little Something Extra, signé Artus, dépasse le million d’entrées en moins d’une semaine

Artus et Arnaud Toupense dans Un petit quelque chose en plus.
Copyright 2024 David Koskas

La comédie d’Artus est une grande réussite. Le film, qui met en scène de vraies personnes handicapées à l’écran, fait mieux que les lancements de Dune, deuxième partie Ou Kung Fu Panda 4.

La comédie Un petit quelque chose en plus devient l’un des succès de l’année : tourné avec une dizaine d’acteurs handicapés mentaux, le film a déjà atteint le million d’entrées en moins d’une semaine et verra sa plus large diffusion en salles mercredi. Figure populaire de la comédie et de la télévision, Artus a fait sensation au box-office avec son premier film en tant que réalisateur.

Le jour de sa sortie, 1euh En mai, le film a même connu le meilleur début d’année, battant des blockbusters comme Dune, deuxième partie sorti en février dans deux fois plus de salles, soit Kung Fu Panda 4. Diffusé dans 455 cinémas, dont de nombreuses salles pleines en province, « sa sortie sera élargie la deuxième semaine pour répondre à l’engouement »a déclaré le distributeur à l’AFP.

La recette de cette box ? Une comédie très accessible et tendre, qui prend le parti du rire « avec » personnes handicapées, et non à leurs dépens. Parce qu’ici, les deux « valide », interprétés par Clovis Cornillac et Artus, sont à leur charge. Père et fils à l’écran, ils incarnent deux petits voyous qui décident de braquer une bijouterie. Faute de pot, le père a garé la voiture dans une place pour handicapés, devant une maison, et elle a été emportée. Pour échapper à la police, il ne leur reste qu’une seule chance : monter dans le bus qui emmène un groupe de jeunes handicapés mentaux dans une colonie de vacances, encadrés par leur éducatrice (Alice Belaïdi). Artus se fera passer pour un pensionnaire, Clovis Cornillac comme son éducateur spécialisé.

Le film puise avant tout son « un petit quelque chose en plus » des dix comédiens amateurs handicapés, qui répondent aux comédiens professionnels, incarnant les jeunes du groupe. L’esprit d’équipe fonctionne, chaque acteur joue son rôle – le romantique, le fan de Dalida, le footballeur, l’éhonté… Quand le handicap mental est souvent caricaturé à l’écran, Un petit quelque chose en plus prend le parti du travail avec les personnes handicapées elles-mêmes.

« Vivre ensemble »

Le film était un pari pour Artus, 36 ans, de son vrai nom Victor-Artus Solaro, connu jusqu’ici comme figure de l’humour, incarnant déjà les handicapés dans des sketchs, et sur le petit écran. Il a fait ses débuts d’acteur dans le rôle de l’agent Jonas Maury dans Le bureau des légendes et a depuis endossé des rôles dans des comédies. Il a raconté sa difficulté à trouver des producteurs, méfiants à l’idée de tourner une comédie sur le handicap et a fortiori avec des acteurs eux-mêmes handicapés.

Le succès du film donne raison à Artus. Et rappelle celui de Huitième jourun drame avec Daniel Auteuil et l’acteur trisomique Pascal Duquenne, qui leur a valu tous deux une part du prix d’interprétation masculine à Cannes en 1996. Ou, dans un tout autre genre, le succès de Rencontres Papotinsur France 2, où des personnes atteintes de troubles du spectre autistique interrogent des personnalités, dont le président de la République.

« Le succès du film est bon, il montre que les gens peuvent vivre ensemble », se réjouit auprès de l’AFP Sonia Ahehehinnou, vice-présidente de l’Unapei, la principale association de défense des personnes handicapées et de leurs proches. Elle souligne également l’importance du casting, où les personnes handicapées sont des acteurs à part entière, « qui montrent leurs capacités dans le métier ». « J’espère que l’effet ne se limitera pas au succès du film« , Elle ajoute. Et que dans les cinémas, les places réservées aux personnes handicapées ne sont pas toujours les plus mal placées.

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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