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En chantant sur les réseaux sociaux, ces femmes défient les talibans qui leur interdisent de faire entendre leur voix dans l’espace public

Le régime taliban vient d’adopter de nouvelles restrictions visant à effacer les femmes. En réaction, des dizaines de femmes chantent sur les réseaux sociaux leur refus de se soumettre à ces lois.

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Temps de lecture : 4 min

Ces femmes afghanes refusent d’être effacées de l’espace public. Alors que le régime taliban a promulgué fin août une nouvelle loi encadrant encore davantage la vie des femmes, elles sont des dizaines à protester sur les réseaux. Cette législation, qui comprend 35 articles et qui s’ajoute à un régime déjà particulièrement discriminatoire, interdit aux femmes de chanter, de réciter un poème ou de lire à voix haute en public.

En réponse à ces nouvelles restrictions, des dizaines de femmes afghanes, à l’intérieur du pays et à l’étranger, ont publié sur les réseaux sociaux des vidéos d’elles en train de chanter, accompagnées de messages : « Ma voix n’est pas interdite » Et « Non aux talibans ».

Le fondateur de l’ONG Afghan Peace Watch, Habib Khan, a relayé l’une de ces vidéos, qui aurait été tournée en Afghanistan. Derrière son long voile noir, une femme chante une critique virulente du régime taliban : « Vous m’avez fait taire pour les années à venir. Vous m’avez emprisonnée chez moi pour le seul crime d’être une femme.

D’autres témoignent à visage découvert, comme cette jeune femme, qui chante en ajustant son voile devant un miroir. Dans cette vidéo, accompagnée du hashtag #No_to_taliban, Taiba Sulaimani dénonce cette mise sous silence. La nouvelle loi impose aux femmes afghanes de ne plus laisser le son de leur voix dépasser les murs de leur maison. « La voix d’une femme est son identité, pas quelque chose qui doit être caché. » Elle ajoute : « Tu dis que ma voix est nue. Mais je chanterai l’hymne de la liberté ! »

Plusieurs vidéos de groupes d’activistes circulent en ligne.Ici, un groupe de femmes chantent en chœur derrière un drapeau afghan, le visage et les mains peints en rouge. D’autres groupes ont publié des vidéos les montrant lever le poing ou déchirer des photos du chef suprême des talibans, l’émir Hibatullah Akhundzada.

Le mouvement prend de l’ampleur dans le monde entier, et de nombreuses femmes expriment leur soutien aux femmes afghanes. Zala Zazai, une ancienne policière installée en Pologne, fait également entendre sa voix. « Tu considères mon corps et ma voix comme nus, je chanterai pour mon droit »elle écrit sur X, interprétant dans une vidéo une chanson sur la résilience des femmes, de l’artiste afghan Aryana Sayeed.

Les restrictions imposées aux femmes en Afghanistan sont « inacceptable »a-t-elle déclaré à l’AFP. « Les femmes afghanes ont enfin compris que les misogynes ne peuvent plus nier nos droits humains au nom de la religion et de la culture. Et nos voix qui réclament nos droits ne seront jamais réduites au silence. »

« Nous, les femmes afghanes, avons ébranlé le palais de votre régime autoritaire et nous le détruirons »« Je ne veux pas que les femmes se fassent du mal », chante Tahmina Salik, une autre militante des droits des femmes. La vidéo, republiée par le défenseur des droits humains Jahanzeb Wesa, est accompagnée du hashtag #GenderApartheid.

Depuis trois ans, la moitié de la population afghane est privée de ses droits fondamentaux. Pour le principal porte-parole du gouvernement taliban, Zabihullah Mujahid, les critiques contre cette loi reflètent une « arrogance » et une mauvaise compréhension de la charia.

Ces femmes afghanes qui chantent à visage découvert sur les réseaux sociaux s’exposent à de nombreux risques. « Si les talibans les trouvent, eux ou les membres de leur famille pourraient être arrêtés, torturés, voire tués. »déclare Fereshta Abbasi, chercheuse sur l’Afghanistan pour Human Rights Watch près Libérer. Dans le passé, « Les talibans ont souvent répondu à de telles manifestations par la violence.elle se souvient encore.

Mardi, l’ONU a appelé à l’abrogation de la loi visant les femmes, la qualifiant « totalement intolérable ». Celui-ci « renforce les politiques qui effacent complètement la présence des femmes dans l’espace public, faisant taire leurs voix et les privant de leur autonomie individuelle, tentant ainsi de les réduire à l’état d’ombres sans visage et sans voix »a déclaré la porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, Ravina Shamdasani.

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr

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