En cas d’incapacité du Président de la République, qui assure l’intérim ?

L’Iran retient son souffle. L’hélicoptère qui transportait le président de la République, Ebrahim Raïssi, a eu un accident ce dimanche – les médias iraniens évoquent également un « Atterrissage difficile » – et les secours n’ont pas encore pu atteindre les lieux de l’incident en raison de conditions météorologiques difficiles. La région iranienne de l’Azerbaïdjan oriental est en effet recouverte de brouillard, comme le montrent les vidéos montrant le lancement des recherches. Le président iranien s’est rendu ce vendredi à la frontière avec l’Azerbaïdjan pour inaugurer un barrage entre les deux pays et a rencontré son homologue azerbaïdjanais à cette occasion.

Aucune information n’a encore été communiquée sur l’état de santé des occupants de l’hélicoptère présidentiel, qui a également accueilli le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian, mais déjà, la question de la continuité de l’État se pose en cas de chute du Président. de l’incapacité de la République à exercer ses fonctions officielles. Un responsable iranien a déclaré à Reuters que « la vie du président de la République et du ministre des Affaires étrangères était en jeu ».

Premier vice-président de la République

Ce cas est expressément prévu par la Constitution iranienne en son article 131 qui dispose que« En cas de décès, de révocation, de démission, d’absence ou de maladie de plus de deux mois du Président de la République (…), le premier Vice-Président de la République sous réserve de l’accord du Guide, prend la relève. pouvoirs et responsabilités du président et un conseil composé du président de l’Assemblée, du chef du pouvoir judiciaire et du premier vice-président de la République est tenu de prendre des mesures pour que le nouveau président de la République soit élu au plus tard dans les cinquante jours..

En l’occurrence, depuis 2021, le premier vice-président de la République d’Iran est Mohammad Mokhbér, ancien directeur d’une banque iranienne et ancien vice-gouverneur de la province du Khuzestan, à l’ouest du pays. Il est nommé la même année que l’élection du conservateur Ebrahim Raïssi à la présidence de la République iranienne. En cas d’incapacité de ce dernier, Mohammad Mokhbér assurerait donc l’intérim pour une durée maximale de cinquante jours.

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Depuis la révolution islamique de 1979, l’Iran est une théocratie bicéphale d’un genre particulier, puisque le pouvoir suprême appartient au guide de la révolution, actuellement Ali Khamenei, qui est le chef de l’État iranien. Il est élu par une Assemblée d’experts qui rassemble 86 religieux, eux-mêmes élus au suffrage universel direct. Depuis la révision constitutionnelle de 1989 et la suppression du poste de Premier ministre, le Président de la République est à la tête du pouvoir exécutif en tant que chef du gouvernement. Il est élu au suffrage universel direct au scrutin à deux tours, pour un mandat de quatre ans.

En cas d’intérim, une telle élection présidentielle devrait donc avoir lieu dans les cinquante jours suivant le déclenchement de l’article 131. En Iran, l’année 2024 a déjà été marquée par deux élections, les législatives pour élire les députés du Madjles, du Parlement iranien et ceux de l’Assemblée des experts. Elles ont été l’occasion d’un tour de vis sans précédent de la part du régime de la République islamique puisque la quasi-totalité des candidats modérés ont vu leur candidature invalidée. Le vote s’est donc joué entre conservateurs et ultraconservateurs. Dans un pays marqué par des révoltes brutalement réprimées depuis la mort de Mahsa Amini en 2022, l’abstention a également atteint un record, avec un taux de participation – officiel – historiquement bas de seulement 40 %.