en cas de victoire, Jordan Bardella demandera «la dissolution de l’Assemblée nationale le soir même»
La tête de liste RN aux élections du 9 juin juge son « lutte» comme celui de « la normalisation » de son parti. L’eurodéputé de 28 ans a également ouvert la porte à un soutien à une éventuelle motion de censure déposée par LR.
Plus que jamais en position de force dans les sondages, avec 31,5% d’intentions de vote vendredi selon le sondage « glissant » Ifop-Fiducial pour Le Figaro, LCI et Sud Radio, le chef du Rassemblement national Jordan Bardella a assuré qu’en en cas de victoire aux élections européennes du 9 juin, il demanderait « dès le soir même de la dissolution duAssemblée nationale et un retour au peuple ».
« Les élections européennes du 9 juin représentent un référendum pour ou contre la désintégration de la France, » a avancé la tête de liste RN dans une longue interview accordée à JDD . Le parti qui remportera ces élections aura la responsabilité de préparer le changement pour la prochaine élection présidentielle. Et en cas de dissolution ordonnée par Emmanuel Macron en juin, le RN sera « se présenterait devant le chef de l’Etat, avec la légitimité conférée par le peuple français, pour demander la tenue d’un référendum sur l’immigration ».
L’eurodéputé de 28 ans veut faire du président de la République son « seul adversaire »estimant que la liste conduite par Marion Maréchal (Reconquête) « risque de ne pas avoir d’élus » Et « qu’il ne dépassera pas 5% ». «J’appelle les électeurs deÉric Zemmour et de François-Xavier Bellamy à rejoindre notre combat pour la France. Nous avons une réelle chance de gagner, pas eux, » argumenta-t-il. Actuellement, seul le Rassemblement national est capable de porter les idées nationales vers la victoire. La Reconquête et la frange patriotique des Républicains ne peuvent pas le faire.»
« L’arme anti-Bardella ressemble plus à un pistolet à eau défectueux »
Alors que la liste macroniste de Valérie Hayer n’a pas encore franchi la barre des 20 %, Jordan Bardella s’en est pris à Gabriel Attal, le Premier ministre, qu’il accuse de refuser de « débat avec le Rassemblement national, malgré les tentatives des journalistes d’organiser un débat ». « L’arme anti-Bardella ressemble plus à un pistolet à eau défectueux »grince-t-il.
Le jeune président du RN a également ouvert la porte pour soutenir une éventuelle motion de censure déposée par LR, affirmant « très disposé à travailler avec Éric Ciotti et les républicains sur ce sujet », même s’il qualifie le parti « béquille du gouvernement deEmmanuel Macron« .
Jordan Bardella, qui mène la liste RN aux européennes comme en 2019, ajoute que son « lutte » Est « normalisation » de son parti, se faisant passer pour « voix de la raison ». « J’espère que tous les Français qui partagent nos idées, ou du moins notre amour de la patrie, pourront l’exprimer ouvertement, sans crainte de caricatures ou d’idées préconçues.a-t-il insisté auprès de l’hebdomadaire. Mon objectif est de banaliser le soutien à un parti politique qui croit au destin français et au génie de son peuple.»
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Toujours dans la même interview à JDDle patron du RN est revenu sur les faits divers récents qui ont amené l’exécutif à vouloir s’attaquer au phénomène des violences chez les jeunes, liant cela à « une idéologie islamiste agissant comme une cinquième colonne », et souhaite renforcer « l’arsenal pénal autour de trois piliers : dissuader, sanctionner, responsabiliser ».
« Il est crucial de reconnaître qu’une génération semble perdue et que les jeunes de 16 ans qui tirent sur les forces de l’ordre ne redeviendront probablement jamais des citoyens français pleinement intégrés et amoureux de leur pays d’accueil.il a jugé. Il existe évidemment un jihadisme atmosphérique venant d’en bas contre lequel aucune véritable action majeure n’est entreprise.»
« Je représente des millions de Français »
Finalement, Jordan Bardella s’est remis à écrire un livre, qui « sera finalisé après les élections européennes en tenant compte des résultats, et sa publication est prévue après ces élections », et la polémique autour de la participation du journaliste Jean-François Achilli, suspendu de franceinfo après des révélations sur son implication dans la rédaction du manuscrit. S’il assure que le journaliste n’est pas impliqué, la tête de liste RN estime que « les responsables du service public doivent reconnaître que je représente des millions de Français qui contribuent aussi au financement de ce service public ».
Avant de poser une question : « Si Jean-François Achilli avait évoqué un livre d’entretien avec Gabriel Attal, aurait-il reçu le même traitement de la part de la fonction publique ? Je pense que je connais la réponse.