en cas de mastectomie après un cancer du sein, les tétons en silicone redeviendront « comme toutes les femmes »
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en cas de mastectomie après un cancer du sein, les tétons en silicone redeviendront « comme toutes les femmes »

Une entreprise chambérienne crée des prothèses de mamelon en silicone, amovibles et sur mesure, pour les femmes ayant subi une ou plusieurs mastectomies. Une option encore peu connue en France.

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Prothèses de mamelon en silicone pendant la phase de séchage, fabriquées par

De la forme du mamelon à la teinte de l’aréole en passant par les sillons de la peau, les tétons en silicone créent l’illusion. Depuis deux ans, dans son atelier de Chambéry, la fondatrice de « The Nipples Lab » fabrique artisanalement des prothèses de mamelon et d’aréole sur mesure pour les femmes atteintes d’un cancer du sein. Prothèses externes, hyperréalistes et amovibles.

Si cette option est bien connue aux Etats-Unis, elle l’est beaucoup moins en France. Une entreprise suisse les propose également. En France, Diane Lavinia est l’une des rares indépendantes à les réaliser.

« Je me suis mis à leur place et je me suis demandé ce que je souhaiterais si un jour cela m’arrivait. »

Diane Lavinia

sur franceinfo

Tout commence après une expérience personnelle. En 2021, cette avocate de formation a l’idée de lancer « The Nipples Lab ». « Deux femmes de mon entourage avaient un cancer du sein et toutes deux avaient perdu un mamelon. En discutant avec elles, ce qui revenait souvent, c’était le manque de soulagement. C’est comme ça que j’ai commencé à chercher ce qui existait. » Diane Lavinia s’entraînera ensuite. « J’ai suivi une formation de prothésiste mais pas de prothésiste de mamelons, car cela n’existait pas. »

Après des traitements et des opérations majeures, certaines femmes ne souhaitent plus de chirurgie. Pour d’autres, la reconstruction de leur mamelon et de leur aréole n’est pas possible. Diane Lavinia propose deux options. « Pour le sur-mesure, soit on prend une empreinte du mamelon avant la mastectomie, soit on prend l’empreinte du mamelon restant, et je la reproduis à l’identique.

Les femmes ayant subi une double mastectomie peuvent envoyer des photos de leurs mamelons antérieurs. Ils peuvent également trouver des tétons similaires dans la banque d’empreintes que Diane Lavinia a constituée au fil du temps. Des femmes volontaires ont aidé à créer des paires de tétons.

« Ça fait du bien de revoir un mamelon et une aréole ! Et se dire qu’on est un peu comme tout le monde, comme toutes les femmes. »

Ses clients la contactent généralement en ligne, souvent par le bouche à oreille. Pour Béatrice, originaire de Lyon, le « sur mesure » était la bonne option. « La reconstruction n’était pas possible dans mon cas. J’ai choisi cette solution, car elle n’est pas permanente, et j’avais peur d’être déçue si on me tatouait en 3D. Je me suis dit que c’était « le bon compromis ».

Pour Anne-Cécile Philippe, chirurgienne reconstruction mammaire au CHU de Grenoble, cette technique mérite d’être développée. « Cette technique a de beaux jours devant elle. Quand on voit les patients, c’est assez étonnant. Nous travaillons avec des revendeurs autour de nos hôpitaux. Je fais une ordonnance et c’est aux patients d’aller se ravitailler chez les revendeurs. »

Les prothèses de Diane Laviana possèdent la certification « dispositif médical ». En revanche, quelles que soient les prothèses, elles ne sont actuellement pas remboursées par la Sécurité sociale. « C’est dommage car la reconstruction est remboursée. C’est une technique de reconstruction qui existe, et qui, à mon avis, mérite d’être remboursée. », estime le chirurgien.

Côté prix, à « The Nipples Lab », une paire de prothèses de la banque d’empreintes coûte 200 euros, 350 euros pour une prothèse sur mesure, avec six prothèses envoyées.

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