Invité du « Grand Jury RTL-Le Figaro-M6-Public Sénat », l’ancien Premier ministre a prévenu que « ceux qui compliquent la tâche de Barnier » seront « jugés sévèrement », alors que l’opposition menace déjà d’une motion de censure.
A Matignon depuis seulement deux semaines, Michel Barnier sait qu’il risque de buter sur un terrain miné. A peine nommé samedi soir, son gouvernement est déjà menacé d’être renversé par l’opposition : la gauche dénonce une équipe jugée trop à droite, tandis que les troupes de Marine Le Pen y voient avant tout un recyclage d’élus macronistes.
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Proche de Michel Barnier, Jean-Pierre Raffarin a tenté de désamorcer les polémiques initiales : « Vous verrez la rupture dans la politique ! »il a répondu ce dimanche sur le plateau du « Grand Jury RTL-Le Figaro-M6-Public Sénat». Et d’avancer, un peu provocatricement : « Vous avez le RPR, l’UDF, les radicaux… Il y a dix ans, on aurait dit, entre guillemets, c’est un gouvernement normal ! »
Passé également par Matignon sous Jacques Chirac, l’ancien ténor de la droite a également salué la méthode de son lointain successeur, qui fut l’un de ses ministres. « Il a des convictions, il a une histoire, il est négociateur et il est patient. Il m’a dit qu’en patois savoyard, on dirait « j’ai fait de mon mieux »a-t-il encore soutenu. Y compris lorsque le nouveau Premier ministre aurait menacé de démissionner, alors que les négociations piétinaient sérieusement entre les macronistes et sa famille politique. « Il a mis chacun face à ses responsabilités. Ce n’est pas quelqu’un qui s’attache au pouvoir. »a jugé son ancien camarade.
« Ce sera compliqué »
Il n’en demeure pas moins que l’avenir du gouvernement est entre les mains du Rassemblement national (RN), dont les voix, alliées à celles de la gauche, pourraient faire tomber Michel Barnier et sa nouvelle équipe. Jean-Pierre Raffarin n’imagine toutefois pas une censure immédiate, l’ancien commissaire européen apparaissant comme le seul candidat à la présidence de la République. « solution » au blocage, a-t-il expliqué.
A ses yeux, les bancs nationalistes n’ont pas la même stratégie que la gauche, qui selon lui joue le rôle de «radicalisation» depuis la dissolution de l’Assemblée nationale. « Je ne vois pas ceux qui veulent paraître responsables aller voter avec ceux qui sont provocateurs. »a limogé l’ancien sénateur, en référence à la quête de notoriété du parti.
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Avant l’avertissement « ceux qui compliquent la tâche » de l’exécutif, déjà empêtré dans un casse-tête politique. « Ils seront jugés sévèrement par l’opinion publique« , prévient Jean-Pierre Raffarin, qui craint « violence » Et « la loi de la jungle » en cas d’échec du nouveau gouvernement.
D’autant que le plus dur commence pour Michel Barnier, qui doit encore trouver sa place dans cette « coexistence exigeante » avec l’Élysée, selon l’expression formulée par le chef de l’Etat. « Ce gouvernement n’est ni la proximité Chirac-Raffarin, ni la cohabitation Chirac-Jospin. Il est entre les deux », a-t-il ajouté. « Un signe du flou qui entoure encore le partage des rôles entre le président et son Premier ministre », a déclaré l’ancien Premier ministre.