A la veille d’un nouveau cycle de mobilisation des agriculteurs, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a prévenu, dimanche 17 novembre sur RTL, que « s’il y a un blocage durable, il y aura tolérance zéro ». Le locataire de la place Beauvau, qui recevait cette semaine les dirigeants syndicaux agricoles, les a informés, a-t-il expliqué, de « trois limites » : « aucun dommage aux biens, aucun dommage aux personnes, aucun enkystement, aucun blocage durable ». Sinon, « nous n’hésiterons pas à mobiliser des forces mobiles »il a ajouté.
Interrogé sur le traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, Bruno Retailleau a déclaré qu’il était » Bien sûr « possible de ne pas le signer. Selon lui, la France, qui s’oppose à cet accord, « C’est complètement faux en termes d’approches économiques » dans le secteur agricole.
Le ministre a également souligné le « bureaucratisation intérieure » Et « Libération avec tout le vent dehors ». Affirmant être favorable à « une concurrence juste et équilibrée »Bruno Retailleau a également estimé que les agriculteurs français souffraient trop « contraintes ».
Le ministre a également déclaré qu’il avait fait une différence entre la mobilisation des agriculteurs « qui ne peuvent pas vivre de leur travail »et les cheminots – dont les syndicats appellent à une grève illimitée à partir du 11 décembre – qui « prendre régulièrement en otage les travailleurs français »dont « gréviculture ». «Il y a deux poids, deux mesures»il a insisté.
Ne « gâchez » pas les fêtes de fin d’année
Au même moment, Arnaud Rousseau, le président de la Fédération nationale des syndicats agricoles (FNSEA), principal syndicat agricole, était invité sur BFM-TV. Il a annoncé que « 82 actions » étaient prévus du dimanche après-midi au mardi.
« Il n’y aura pas de blocages »a-t-il assuré, précisant toutefois que le trafic sur la N118 (entre Sèvres et l’Ile-de-France) sera probablement « ralenti » Dimanche soir. « Nous ne voulons pas bloquer les Français, mais les prendre à témoin »a expliqué le représentant. Selon Arnaud Rousseau, le mouvement va se poursuivre « jusqu’à mi-décembre au plus tard » pour ne pas » gâcher « les fêtes de fin d’année.
Vendredi, le gouvernement a cherché à rassurer les agriculteurs en difficulté. « Je ferai tout ce que je peux » Et « Toutes les promesses faites aux agriculteurs qui ont manifesté en début d’année seront respectées »a assuré le Premier ministre, Michel Barnier, en marge des assises des départements à Angers.
Le chef du gouvernement a réitéré son opposition à l’accord entre l’UE et le Mercosur, tandis qu’Emmanuel Macron compte plaider ce week-end en Amérique latine contre l’éventuelle signature prochaine de ce traité particulièrement redouté par les agriculteurs français.
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Le ministère de l’Agriculture a de son côté clarifié les modalités des prêts bonifiés, une demande pressante des organisations syndicales qui ont salué ces mesures tout en exigeant leur mise en œuvre. « urgent ». Deux dispositifs seront mis en place sous forme de prêts distribués par les banques souhaitant y participer, indique le ministère dans un communiqué.