En Bretagne, les cas de coqueluche augmentent cet été
Les cas de coqueluche augmentent depuis plusieurs mois en France et en Europe, alors que cette maladie, qui provoque de violentes quintes de toux, circule discrètement depuis six ans. Près de 25.000 tests PCR positifs ont été réalisés depuis janvier, rapporte Santé publique France (SPF) dans son bulletin national publié lundi.
Le plus souvent bénigne, cette infection très contagieuse, causée principalement par la bactérie Bordetella pertussis, peut être grave, notamment pour les nourrissons qui n’ont pas encore l’âge d’être vaccinés. « Depuis le début de l’année 2024, un total provisoire de 28 décès a été signalé, dont 20 enfants (18 de moins de 1 an) et huit adultes (âgés de 51 à 86 ans mais pour lesquels la coqueluche n’était pas indiquée comme cause principale de décès) », précise SPF. L’agence sanitaire note également que neuf décès ont été enregistrés en juillet, soit le nombre le plus élevé cette année.
Accélération en juin
En Bretagne, les autorités sont également sur le qui-vive. Dans son dernier bulletin publié ce vendredi, la cellule bretonne de SPF indique qu’«une augmentation du recours aux urgences hospitalières et à SOS Médecins (pour la coqueluche) est constatée depuis avril avec une accélération en juin. En juillet, la tendance à la hausse se poursuit mais semble ralentir». Les épidémiologistes bretons précisent néanmoins que les données du mois dernier ne sont pas encore consolidées.
Dans le détail, 36 passages aux urgences pour coqueluche ont été enregistrés en juillet en Bretagne, contre moins de cinq les années précédentes. Une centaine de consultations par les médecins urgentistes de ville de SOS Médecins ont été totalisées le mois dernier dans la région, contre un niveau proche de zéro, de 2018 à 2023. Plusieurs foyers de la maladie ont été recensés depuis le début de l’année dans la région, notamment dans un collège de Pluvigner (56) et dans un lycée de Quimper.
Cette recrudescence actuelle est en partie liée au caractère cyclique de la coqueluche, qui reprend de la vigueur tous les trois à cinq ans. L’ampleur vécue cette année pourrait aussi être liée à la fin des gestes barrières contre le covid-19, à une possible baisse de l’immunité collective et à une moindre couverture vaccinale.
Des rappels de vaccins à anticiper
C’est pour cette dernière raison que la Haute Autorité de santé (HAS) a appelé, le 22 juillet, à des rappels vaccinaux plus précoces (moins de cinq ans après la dernière injection) pour les personnes en contact étroit avec des nourrissons de moins de six mois. Cette mesure de « cocooning » inclut l’entourage familial des bébés, « sauf si la mère a été vaccinée pendant la grossesse au moins un mois avant l’accouchement ». Cette vaccination des femmes enceintes est fortement recommandée, afin qu’elles puissent transmettre leurs anticorps protecteurs à leur bébé.
En règle générale, la vaccination des nourrissons est obligatoire à 2 et 4 mois (même si la mère enceinte a été vaccinée), avec un rappel à 11 mois. Des rappels ultérieurs sont prévus à 6 ans, puis entre 11 et 13 ans, et à 25 ans.