En Bretagne, l’engouement pour le camping traditionnel pendant le pont de l’Ascension
« Ce matin, nous avons vendu 120 baguettes et autant de viennoiseries. Comme en plein été», annonce Laura, à l’accueil du camping Kerleven, à La Forêt-Fouesnant (29). « Nous avons pris un bon départ. Le camping était presque plein ces derniers jours, poursuit la jeune femme, arborant un large sourire. Cela nous a permis de prendre nos marques avant le grand rush estival. »
Bien évidemment, les mobil-homes, bungalows et autres chalets ont été pris d’assaut il y a quelques semaines par des vacanciers qui avaient réservé. Mais pas seulement. Car la plupart des emplacements nus ont également trouvé preneur. « Nous avons ici 120 parcelles de terrain. Une quarantaine sont réservées aux mobil-homes. Le reste est un terrain nu qui accueille camping-cars, vans et tentes », poursuit Julien, qui travaille également dans ce camping proche de la mer.
« Le camping traditionnel a de beaux jours devant lui »
Une précision qui contredit l’idée de la mort annoncée du camping traditionnel. Et qui rejoint les statistiques du Syndicat national de l’hôtellerie de plein air. « En Bretagne, 46 % des nuitées sont enregistrées en emplacements nus », explique Nicolas Dayot, le président national de cette organisation professionnelle. Et contrairement à ce que disent certains, les chiffres ne diminuent pas. Selon l’Insee, en 2010, 61 millions de nuits ont été recensées sur ces parcelles. En 2023, ils seraient 62 millions. Le camping traditionnel a encore de beaux jours devant lui. Parallèlement, ces campeurs bénéficient d’équipements mais aussi de sanitaires repensés et modernisés. Cela compte beaucoup. »
Les avantages de la tente
Anne Gourlaouen, gérante du camping Kerleven, abonde également : « Depuis 2016, nous sentons un engouement pour les toiles de tente. Notre volonté est de soutenir ce mouvement
« . Pourquoi ce retour aux racines du camp ? « Je pense qu’il y a un âge pour tout », analyse Julien. Les jeunes découvrent souvent les tentes en allant aux festivals. Ils s’en rendent compte et veulent continuer l’expérience. Plus tard, lorsqu’ils ont eu de jeunes enfants, ils ont opté pour la location d’un mobil-home. Quand leurs enfants ont grandi, ils reviennent à quelque chose de plus simple et leurs enfants, ravis, gagnent en autonomie en dormant dans leur propre tente.
Le prix du matériel et celui des emplacements pèsent également beaucoup dans ce choix de vacances. « Ces dernières années, les équipements sont devenus très abordables. Pour quelques dizaines d’euros, vous disposez d’une tente pour deux personnes », poursuit Nicolas Dayot. Et puis les concepteurs ont vraiment amélioré les systèmes de montage. Fini les maux de tête avec les arceaux qui refusaient obstinément de se plier et qui en dégoûtaient plus d’un. Maintenant, on gonfle les structures rigides et c’est tout. »
Les carnets de réservation se remplissent pour l’été
Le gérant du camping Penn ar Ster, toujours sur la commune de La Forêt-Fouesnant, voit un autre avantage dans ces tentes. « Pour nous, ils sont principalement utilisés par ceux qui passent leurs vacances à voyager pour découvrir la région. Les gens qui restent deux ou trois nuits pour aller ailleurs. Dans quelques minutes, ils sont prêts à partir.
Dans ce camping situé tout près de la ville, niché dans une vallée verdoyante, nous entendons également préserver les emplacements nus. « Nous avons une clientèle pour ce type de service. Mais aussi une autre pour nos mobil-homes équipés de spas. Tout le monde voit midi à sa porte. »
Que vous préfériez une tente ou une structure permanente, les réservations devraient être indispensables cet été. « En ce qui nous concerne, nous affichons complet de mi-juillet à début août », précise Laura en consultant son carnet de réservation. Et ce camping n’est pas le seul à faire le même constat. « Les quelques journées ensoleillées que nous venons de connaître devraient inciter beaucoup de monde à se décider prochainement. »
* Decathlon affiche une croissance annuelle de 6% dans ce secteur.