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En attendant un futur ministre de l’Éducation, une rentrée sans orientation politique

L’Éducation nationale s’apprête à vivre un moment inédit, à quelques jours de la rentrée scolaire. Mardi 27 août, la ministre démissionnaire Nicole Belloubet tiendra la traditionnelle conférence de presse de rentrée. La veille, elle aura réuni les recteurs et directeurs académiques des services de l’Éducation nationale pour esquisser les grandes orientations de cette nouvelle année qui débutera, pour douze millions d’élèves et plus d’un million de personnels, lundi 2 septembre.

De mémoire d’historien de l’éducation, nous n’avons jamais connu un ministre responsable « actualité » à la rentrée scolaire : « Pendant le Vet République, quatre ministres de l’Éducation sont nommés en juillet : Edgar Faure en 1968, Joseph Fontanet en 1972, Jean-Pierre Chevènement en 1984 et Gabriel Attal en 2023. Une ministre, Najat Vallaud-Belkacem, prend ses fonctions le 26 août. Mais qu’il n’y ait pas de véritable ministre, c’est du jamais vu.commente Claude Lelièvre.

Face aux critiques qui émergent sur la légitimité de cette déclaration, l’entourage de Nicole Belloubet la défend : « Elle joue son rôle. Il ne faut pas que le contexte politique impacte la rentrée scolaire qui se prépare depuis des mois. » Sur le terrain, les acteurs s’accordent à dire que le rôle du ministre n’est pas crucial à la rentrée scolaire. « Ce sont les recteurs qui sont chargés des derniers ajustements et des dernières affectations des enseignants, et les directeurs d’école et les proviseurs qui mettent la musique dans leurs établissements »juge Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du syndicat des chefs d’établissements SNPDEN-UNSA.

Pour autant. Quelle orientation pédagogique Nicole Belloubet peut-elle tracer pour la rentrée à venir, alors qu’un changement de gouvernement est annoncé très rapidement et que le résultat des élections législatives des 30 juin et 7 juillet appelle à un changement de politique ?

« On se demande s’il y a un pilote »

Pourtant, la conférence de presse de rentrée, moment majeur de communication politique, s’apparente à un discours de politique générale pour tout ministre de l’Éducation nationale. C’est à cette occasion qu’en 2022, Pap Ndiaye (2022-2023) s’exprimait pour la première fois sur ses projets autour de la mixité sociale, par exemple. Un an plus tard, se soumettant à son tour à ce rituel de la rentrée politique, Gabriel Attal évoquait l’idée d’un « choc des connaissances » pour élever le niveau d’éducation des étudiants français.

Fin août, l’entourage de Nicole Belloubet concède : « Il n’y aura pas d’annonce de nouvelles fonctionnalités comme cela pourrait être le cas dans un contexte traditionnel. » Depuis sa nomination en février, l’ancienne rectrice a passé ses premiers mois à tenter d’apaiser les tensions, tout en mettant en œuvre la feuille de route très contestée fixée par son prédécesseur, Gabriel Attal. Avant la dissolution de l’Assemblée, elle avait imaginé profiter de la conférence de presse de rentrée pour marquer son empreinte, notamment à travers une refonte de la carte de l’éducation prioritaire, une politique en faveur de la mixité sociale, et une réflexion sur les temps des enfants.

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Cammile Bussière

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