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En Allemagne, les députés adoptent une résolution contre l’antisémitisme liant la protection des Juifs à la défense d’Israël

En Allemagne, les députés adoptent une résolution contre l’antisémitisme liant la protection des Juifs à la défense d’Israël
Le Bundestag, à Berlin, le 7 novembre 2024.

En pleine crise politique, les députés allemands ont adopté à une large majorité, jeudi 7 novembre, une résolution contre l’antisémitisme après plus d’un an de débat. Proposé par les groupes parlementaires du SPD (sociaux-démocrates), de la CDU-CSU (conservateurs), du FDP (libéraux) et les Verts au lendemain de l’attentat commis par le Hamas en Israël le 7 octobre 2023, ce texte se voulait à l’origine être un simple message de soutien déclaratif aux Juifs d’Allemagne. Mais il s’est vite enlisé dans les débats sur la définition de l’antisémitisme et les mesures répressives proposées pour le combattre, manquant finalement une partie de son objectif. Prévue pour l’été, puis pour le premier anniversaire du 7 octobre, elle s’est finalement conclue à temps pour le 9 novembre, date du grand pogrom antisémite de 1938 dit Nuit de Cristal.

Au cœur des discussions figurait la définition de l’antisémitisme proposée par le texte, jugée glissante par une partie du monde académique, culturel et associatif, où l’on craint une entrave à la liberté d’expression concernant l’État d’Israël. La résolution s’appuie sur la définition de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA), selon laquelle, entre autres, « L’antisémitisme peut se manifester par des attaques contre l’État d’Israël lorsqu’il est perçu comme une communauté juive. Cependant, critiquer Israël comme on critiquerait n’importe quel autre État ne peut pas être considéré comme de l’antisémitisme..

Cette définition fait débat au motif qu’elle considère la critique d’Israël comme de l’antisémitisme. « Les définitions ne sont pas des vérités ultimes, mais des instruments de travail »» affirme la rectrice du Collège scientifique de Berlin, Barbara Stollberg-Rilinger, qui s’exprime dans différents médias depuis un an, notamment après que le Land de Berlin s’est engagé à conditionner son financement à une profession de foi contre la résurgence de l’antisémitisme. cette même définition. Cependant, à ses yeux, c’est vague, ce qui fait que « incroyablement vulnérable aux abus ». L’accusation d’antisémitisme est « un excellent moyen de faire taire et de diffamer les opposants politiques »juge l’historien.

« L’État ne peut pas faire autorité en la matière »

Un groupe d’avocats et de chercheurs a tenté de remédier aux lacunes de la résolution du Bundestag en formulant une série de propositions dans le journal fin octobre. Frankfurter Allgemeine Zeitung. « La définition exacte de l’antisémitisme et les situations dans lesquelles il se manifeste font l’objet d’une réflexion scientifique et sociale permanente ; l’État ne peut pas faire autorité en la matière », soulignent-ils, nous invitant à utiliser la définition de l’IHRA comme  » orientation  » et plutôt promouvoir le financement «  de chaires de recherche sur la Shoah et d’études sur le Moyen-Orient ».

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