En Allemagne, la campagne européenne marquée par des violences rares
Nouvelle attaque à l’arme blanche, toujours à Mannheim et à nouveau contre une personnalité politique. Quatre jours après l’agression du militant islamophobe Michael Stürzenberger, un représentant du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) a été agressé dans cette ville du sud-ouest du pays, mardi 4 juin, faisant une nouvelle fois la une de l’actualité. Question qui aura dominé de bout en bout la campagne européenne outre-Rhin : celle des violences de plus en plus nombreuses commises contre des militants et élus de différents partis.
Cette fois, la victime s’appelle Heinrich Koch. Mardi soir, ce candidat figurant sur la liste présentée par l’AfD pour les élections municipales à Mannheim – le 9 juin, les élections locales auront lieu en même temps que les élections européennes dans huit des seize Länder allemands – a été blessé avec un cutter. par un homme qu’il a surpris en train de vandaliser des pancartes électorales. Blessé au visage et à l’abdomen, il a passé la nuit en observation à l’hôpital.
Dès l’annonce de la nouvelle mercredi matin, plusieurs responsables de l’AfD ont évoqué une attaque. « de nature politique »accusant l’auteur d’être « un extrémiste de gauche ». Sur X, la coprésidente du parti Alice Weidel a estimé que « Le gouvernement et les médias, en ciblant l’opposition, ont créé un climat rendant possible ce type d’attaque physique extrêmement violente. » La police, en revanche, a clairement indiqué que « Rien ne prouve que le suspect, au moment où il a commis l’acte, savait qu’il se trouvait face à un représentant de l’AfD ». Rapidement interpellé, l’individu, âgé de 25 ans, a été placé en garde à vue et transféré dans un hôpital psychiatrique car « il présentait des signes évidents de problèmes psychologiques »ont déclaré les enquêteurs.
Invité à réagir mercredi à cette attaque, le porte-parole du gouvernement fédéral, Steffen Hebestreit, a tenu à rappeler que « La violence n’a pas sa place en démocratie », évoquant plus largement les attaques dont plusieurs élus ont été la cible durant ces dernières semaines de campagne, dont l’adjoint au maire d’Essen, Rolf Fliss (Verts) ; l’eurodéputé Matthias Ecke (Parti social-démocrate, SPD) ; Franziska Giffey, ancienne maire de Berlin (SPD) ; trois élus régionaux de l’AfD, du Bade-Wurtemberg et de Saxe ; ou encore le député Roderich Kiesewetter (Union chrétienne-démocrate, CDU), frappé samedi 1euh juin dans sa ville d’Aalen, près de Stuttgart, par un candidat aux municipales membre du Querdenker (« libres penseurs »), ce mouvement apparu lors de l’épidémie de Covid-19 pour s’opposer aux masques et aux vaccins. « En démocratie, on se bat pacifiquement, avec des disputes et rien d’autre »a rappelé M. Hebestreit.
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