« Nous avons dépassé les bornes », a déclaré le député allemand Karamba Diaby, social-démocrate depuis 2013, qui a annoncé qu’il ne se représenterait pas aux élections fédérales de septembre 2025, rapporte The Guardian.
« Nous avons dépassé les bornes », a déclaré le député allemand Karamba Diaby, social-démocrate depuis 2013, qui a annoncé qu’il ne se représenterait pas aux élections fédérales de septembre 2025, rapporte The Guardian.
En cause notamment les multiples menaces et attaques racistes dont il fait l’objet depuis dix ans. S’il a expliqué vouloir passer plus de temps avec sa famille et laisser la place à des politiques plus jeunes, cette annonce intervient quelques semaines après qu’il a révélé être la cible de messages haineux réguliers. « Je ne peux pas effacer tout ça, ce ne sont pas des petites choses », a-t-il admis au Berliner Morgenpost mardi 2 juillet.
Karamba Diaby, 62 ans, est le premier député d’origine africaine à être élu au Bundestag en même temps que Charles M. Huber, il y a 11 ans. Né au Sénégal, il a immigré en Allemagne de l’Est en 1985 grâce à une bourse, même s’il n’était pas encore germanophone. Etudiant dans le pays pendant une dizaine d’années, il devient porte-parole des étudiants étrangers et connaît les bouleversements de la chute du mur de Berlin en 1989.
Naturalisé allemand en 2001, il s’est engagé dans la politique locale dans les années 1990, avant d’être élu député en 2013 et réélu en 2017 et 2021. Son bureau parlementaire, situé à Halle, en Saxe-Anhalt, a été incendié à plusieurs reprises par le passé. Des balles ont également été tirées sur la façade, tandis que ses équipes ont été menacées et soumises à un chantage pour les convaincre de ne pas travailler pour lui. « Cela va désormais trop loin », a-t-il insisté.
Interrogé par le Berliner Morgenpost sur une montée du racisme dans la société allemande depuis 2013, il a répondu sans hésiter : « Le ton est devenu plus dur. Dans la rue et surtout sur Internet. Au Bundestag, surtout depuis 2017, nous avons vu des discours de l’AfD pleins de haine et de dénigrement envers les migrants et d’autres minorités. C’est un terrain fertile pour la haine dans la rue. Cette société doit se demander si nous acceptons cela comme la nouvelle norme », a-t-il insisté.
« Nous devons et avons le droit d’avoir des discussions franches les uns avec les autres. Mais la violence ne doit jamais être la solution », a-t-il déclaré au quotidien berlinois. Le parti d’extrême droite Alternativ für Deutschland (AfD) est entré au Bundestag, le parlement allemand, en 2017 et compte actuellement 78 députés. L’un de ses membres, Maximilian Krah, a été exclu du parti en mai après avoir déclaré qu’un officier SS n’était « pas automatiquement un criminel ».
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