Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a nommé, jeudi 7 novembre, l’un de ses proches conseillers, Jörg Kukies, au poste de ministre des Finances après avoir limogé, mercredi, le titulaire de ce portefeuille, Christian Lindner (Parti libéral-démocrate, FDP).
Expert des questions économiques, Jörg Kukies, 56 ans, prend les rênes de ce ministère clé allemand dans un gouvernement en crise, et dans lequel ne subsistent que des représentants du FDP et des Verts.
Le départ de Christian Lindner a logiquement provoqué le départ du FDP du gouvernement et la fin de l’actuelle coalition gouvernementale, qui ne dispose plus de majorité à la Chambre des députés. A moins que la chancelière ne tente de rester à la tête d’un gouvernement minoritaire. Lors d’une conférence de presse mercredi, Olaf Scholz a annoncé qu’il solliciterait un vote de confiance le 15 janvier 2025. De nouvelles élections pourraient avoir lieu d’ici mars.
De son côté, l’opposition conservatrice allemande a exhorté jeudi la chancelière à se soumettre au plus tard « la semaine (du 11 au 17 novembre) » à un vote de confiance au Parlement, suite à l’éclatement de la coalition au pouvoir.
La coalition tripartite entre les sociaux-démocrates, les Verts et les libéraux du FDP « échoué » et doit en tirer les conséquences sans délai, a déclaré le président de l’Union chrétienne-démocrate, Friedrich Merz, à l’issue d’une réunion de son groupe parlementaire à Berlin.
« Il n’y a aucune raison d’attendre »
La fin de la coalition actée mercredi soir « c’est la fin de cette législature (…)il n’y a absolument aucune raison de se poser la question de la confiance en janvier (2025) seulement « a déclaré Friedrich Merz, dont le parti est favori dans les sondages concernant les élections législatives anticipées. « Il n’y a aucune raison d’attendre. Nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre d’avoir un gouvernement sans majorité pendant plusieurs mois. Il faut agir vite »il a insisté.
Olaf Scholz souhaiterait au contraire continuer à gouverner en faisant adopter plusieurs textes législatifs importants d’ici la fin de l’année. Pour ce faire, il compte trouver des majorités au cas par cas au Bundestag, la chambre des députés.
Mais sans le soutien du bloc d’opposition conservateur, il sera difficile aux sociaux-démocrates et aux écologistes, les deux partis qui composent toujours la coalition gouvernementale, de faire adopter ces textes législatifs.
Olaf Scholz a obtenu jeudi un lot de consolation avec la décision d’un des ministres libéraux de son gouvernement, celui des transports, de rester à son poste et de quitter son parti, le FDP, dont il conteste la décision de rompre avec lui. la coalition tripartite. « Je veux rester fidèle à moi-même »» a déclaré Volker Wissing pour expliquer sa décision de rester au pouvoir.