en Allemagne, des livres du 19e siècle colorés à l'arsenic sont retirés des bibliothèques
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en Allemagne, des livres du 19e siècle colorés à l’arsenic sont retirés des bibliothèques

en Allemagne, des livres du 19e siècle colorés à l’arsenic sont retirés des bibliothèques

Des dizaines de milliers de livres seraient concernés : le pigment vert vif était largement utilisé pour la fabrication de livres au XIXe siècle.

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Des livres contaminés à l’arsenic… L’histoire n’est pas sans rappeler le célèbre film et roman : Le Nom de la Rose. Cela se produit en Allemagne, dans plusieurs bibliothèques universitaires et des dizaines de milliers d’ouvrages seraient concernés. En cause : un pigment vert, très en vogue au XIXème siècle, et utilisé pour la fabrication des livres.

Plusieurs établissements ont commencé à isoler les volumes suspects pour examen. La bibliothèque universitaire de Bielefeld, une ville de 330 000 habitants située dans le nord-ouest de l’Allemagne, se prépare à mettre en quarantaine 60 000 livres.

Avec leur couleur vert vif, les livres potentiellement contaminés sont faciles à repérer. Tous n’ont pas encore été retirés des rayons de la bibliothèque. Dans l’une des allées, la réalisatrice Barbara Knorn montre du doigt un livre consacré à l’histoire allemande : « Ce livre, par exemple, a une couleur verte caractéristique. Parfois, c’est la couverture qui est verte ou le dos du livre. Le danger pour la santé, c’est quand on manipule les livres, quand l’arsenic est mis sur les mains puis apporté à la bouche. »

« Une teinture merveilleusement intense et brillante »

60 000 structures devront être testées pour évaluer la présence d’arsenic. Ce sont des livres publiés au XIXe siècle. À l’époque où un colorant – appelé Schweinfurt Green – était largement utilisé. Reinhard Altenhöner, membre du conseil d’administration de l’Association allemande des bibliothèques, estime que 5 à 7 % des livres sont contaminés : « C’était une teinture merveilleusement intense et brillante. Fabriquer les livres de cette façon les rendait attrayants. On dit que Goethe aimait beaucoup ce vert. C’est l’arsenic qui donne cette couleur particulière. Et le risque est que cela déclenche un inconfort, des vomissements ou de la diarrhée pouvant aller jusqu’au cancer, même si cela est très improbable.

Les 24 000 étudiants ont été alertés des risques via une messagerie interne. Cela n’empêche pas Paul, lorsque nous le croisons à la sortie de la bibliothèque, d’être un peu inquiet : « C’est bizarre de penser que l’arsenic est partout ici. En ce moment, je viens étudier ici 5 ou 6 jours par semaine… Ça fait un peu peur d’être exposé à des substances aussi toxiques. »

La direction de la bibliothèque estime que 6 000 livres de sa collection pourraient être contaminés. Une fois identifiés, ils sont retirés des rayons, explique Birgit Heuer, qui travaille au service des prêts : « Il a été demandé aux étudiants de restituer les livres qu’ils ont empruntés. Nous les prenons avec des gants puis les emballons dans des enveloppes ou des cartons jusqu’à ce qu’ils soient examinés. » Les analyses débuteront dans les prochains jours. Les œuvres contaminées à l’arsenic seront mises de côté puis numérisées pour rester accessibles aux étudiants.

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