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En Algérie, la lune de miel France-Maroc a un goût amer

« Une visite bon marché aux dépens du peuple sahraoui. » C’est ainsi que le site d’information TSA présente et disqualifie les trois jours d’Emmanuel Macron au Maroc, qui se terminent ce mercredi 30 octobre.

Peu importe que le président français ait été reçu en grande pompe par Mohammed VI et signé un nouveau « cadre stratégique ». Peu importe d’ailleurs que les investissements prévus entre les deux pays représentent la somme colossale de dix milliards d’euros, selon l’Élysée.

Acidité

Les médias algériens persistent et présentent le rapprochement comme un mauvais calcul. Emmanuel Macron a « a sérieusement mis en péril la relation franco-algérienne »poursuit TSA, soulignant que l’investissement promet « s’apparentent à un mirage ». Quant au Maroc, « coincé dans une grave crise économique et sociale », il n’aurait pas « pas grand chose à offrir ».

Alger met tout son poids économique dans la balance : 4,5 milliards d’euros de produits industriels importés de France l’an dernier et, dans l’autre sens, des exportations d’hydrocarbures en forte hausse (+ 15,3 % en 2023), pour atteindre 6 milliards d’euros. Il faut dire que l’Algérie s’apprête à voter le plus gros budget de son histoire pour 2025.

La monnaie d’échange utilisée pour un rapprochement entre Paris et Rabat tourne très mal à Alger. En effet, devant les députés marocains, Emmanuel Macron a réaffirmé mardi que « Le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine », alors que ce territoire est contesté par les séparatistes du Front Polisario qui bénéficient du soutien de l’Algérie. « Macron bafoue le droit international », titre quotidien El Watansoulignant que l’affaire du Sahara occidental a été confiée à l’ONU en 1991, en vue d’un référendum d’autodétermination des Sahraouis.

Programme contre programme

Lors de la lune de miel France-Maroc, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a opté pour une tournée diplomatique parallèle, laissant entendre qu’il pouvait se passer de la relation avec Paris. Ce mardi, au lendemain d’une visite au président égyptien Abdel Fattah Al Sissi, Abdelmadjid Tebboune a également été reçu en grande pompe sous l’or du palais du sultan d’Oman, dans le but d’élargir le protocole d’accord entre les deux « pays frères ». Résultat : un projet de centre culturel algérien au sultanat, mais aussi des contrats commerciaux.

Abdelmadjid Tebboune a tout fait pour démontrer que l’attractivité de son pays n’était en rien entachée. « En quatorze mois, 9.400 projets d’investissement ont été réalisés », a-t-il souligné depuis Oman, tout en réaffirmant son objectif d’atteindre la barre des 20 000 lors de son second mandat qui a débuté le 8 septembre. Ce ne sera pas a priori avec la France : le président algérien a exclu toute visite à Paris, après le soutien d’Emmanuel Macron au Plan marocain pour le Sahara occidental.

Cammile Bussière

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