La restriction des droits des femmes afghanes se poursuit jusque dans les foyers et devient de plus en plus intenable. Après leur avoir interdit l’accès aux parcs, à l’université, aux restaurants et aux salons de beauté, le bureau des affaires administratives du régime des talibans a annoncé, mercredi 29 décembre, que les femmes ne pourront plus évoluer dans des pièces avec des fenêtres donnant sur l’extérieur. Le but ? Faire « respecter leur vie privée ».
« Le fait de voir des femmes travaillant dans des cuisines, dans des cours ou collectant de l’eau dans des puits peut engendrer des actes obscènes », indique le décret diffusé sur X. Concrètement, les constructeurs d’immeubles, surveillés par les autorités locales, ne pourront plus poser de fenêtres dans les pièces occupées par les femmes ayant un vis-à-vis, telles les cuisines. Dans les immeubles existants, les propriétaires devront construire des murs pour masquer ces fenêtres ou prendre toute action pour se conformer à l’interdiction.
Depuis leur arrivée au pouvoir en 2021, les talibans ont pris plus d’une centaine de décrets visant à restreindre les droits des femmes et leur liberté de circuler dans l’espace public. Trois jours plus tôt, le gouvernement a ainsi réaffirmé l’interdiction pour les ONG de faire travailler des femmes, édictée en décembre 2022. Cette fois, elles sont purement et simplement menacées de suspension ou de révocation en cas de non-respect du nouveau règlement.
Plus tôt en décembre, ce sont les formations médicales qui ont fermé leurs portes aux femmes. Les postes d’infirmières, de sages-femmes, de laborantines ou d’assistantes dentaires leur sont désormais inaccessibles. L’annonce a eu l’effet d’un énième coup de marteau. Après avoir été privées d’enseignement secondaire dès 2021, puis d’enseignement supérieur, beaucoup de femmes s’étaient tournées vers les instituts médicaux comme un dernier refuge.
Cette mesure est aussi très préoccupante pour l’avenir du système de santé afghan, déjà fragile. Le pays souffre d’un des plus hauts taux de mortalité maternelle au monde : une femme y meurt toutes les deux heures à cause de complications liées à l’accouchement, selon le Fonds des Nations unies pour la population. Le manque de personnel formé risque d’aggraver la situation.
Par ailleurs, la multiplication des décrets liberticides nuit fortement à la santé mentale des femmes. Depuis 2021, les données collectées, notamment par le média afghan dirigé par des femmes Zan Times et le quotidien britannique The Guardian, montrent une explosion du nombre de suicides chez les femmes. Si, selon l’Organisation mondiale de la santé, les hommes sont presque deux fois plus nombreux à se suicider que les femmes au niveau international, l’Afghanistan défie cette réalité : les femmes représentent à elles seules 80 % des tentatives de suicide, selon le média afghan KabulNow. Pour les psychologues, il s’agirait moins d’un désir de mourir que d’une volonté d’échapper à une douleur mentale insupportable.
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