ATIF ARYAN / AFP
Un garçon afghan enlève la boue de la cour d’une maison après des crues soudaines dans la province de Baghlan, le 11 mai 2024.
CATASTROPHE NATURELLE – Dégâts monstrueux. Des crues soudaines dans la province de Baghlan, en Afghanistan, ont fait plus de 300 morts, selon un bilan provisoire établi ce samedi 11 mai par le Programme alimentaire mondial. Peu avant, une autre agence de l’ONU, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), avait fait état de plus de 200 morts dans ces inondations catastrophiques survenues vendredi.
L’état d’urgence a été déclaré dans de vastes régions où des rivières de boue ont soudainement englouti des milliers d’habitations et des hectares de cultures, a annoncé le ministère de la Défense.
Au moins 2 000 maisons détruites
« Plus de 100 personnes sont mortes dans le district de Baghalan Jadid » à Baghlan et « 100 personnes ont été tuées » dans celui de Burqa, a annoncé en fin de matinée à l’AFP un responsable de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), recensant plus de 2.000 maisons détruites.
L’OIM a ajouté que plusieurs décès ont été enregistrés dans six autres districts de Baghlan, toujours sur la base des chiffres fournis par l’ANDMA, l’Autorité nationale de gestion des catastrophes. Depuis la veille, les autorités provinciales s’en tenaient à un bilan de 62 morts, tout en prévenant que cela « va probablement augmenter ».
Le porte-parole du gouvernement, Zabihullah Mujahid, a déclaré samedi matin à l’AFP : « des dizaines de morts » dans diverses provinces du pays, l’un des plus pauvres au monde. Il avait exprimé la veille « profonde sympathie » autorités aux victimes des inondations, citant
Distribution de nourriture et évacuations
Jan Mohammad Din Mohammad, un habitant de Pol-e Khomri, capitale de Baghlan, a déclaré à l’AFP que la maison qu’il avait construite de ses propres mains avait été entièrement détruite. « On m’a appelé pour dire que ma maison était inondée »dit cet homme de 45 ans, « Au moment où je suis arrivé, je ne pouvais plus rien faire ».
« J’ai vu ma famille courir vers les collines. Ma maison et toute ma vie ont été confisquées. C’était inimaginable ». Il a fait état de trois décès, dont deux enfants âgés de huit et 16 ans, dans son quartier où vivent des habitants. « J’ai beaucoup souffert ». «Je ne sais pas où emmener ma famille»il a ajouté à propos de sa femme, de leurs six enfants, de sa mère et de sa sœur handicapée.
Face à cette situation dramatique, les secours sont en alerte. Le ministère de la Défense a déclaré samedi que « Les opérations de distribution de nourriture, de médicaments et de trousses de premiers secours aux victimes ont commencé » dans le Nord-Est.
« L’armée de l’air a commencé à évacuer les habitants à mesure que le temps s’améliorait » et transféré plus d’une centaine de blessés vers les hôpitaux, a-t-il ajouté.
L’un des pays les plus vulnérables au changement climatiquee
Les inondations de ce printemps anormalement pluvieux ont également touché d’autres provinces d’Afghanistan, l’un des pays les plus vulnérables au changement climatique au monde, mais aussi l’un des plus mal préparés à ses conséquences selon les scientifiques.
Depuis la mi-avril, crues soudaines et inondations ont déjà causé une centaine de morts dans dix provinces du pays et aucune région n’a été épargnée.
Ils ont également détruit des centaines de maisons et submergé de nombreuses terres agricoles dans un pays où 80 % des plus de 40 millions d’Afghans dépendent de l’agriculture pour leur survie. D’autant plus que l’Afghanistan a connu un hiver très sec rendant difficile l’absorption des pluies par le sol.
L’envoyée américaine pour l’Afghanistan, Rina Amiri, a écrit sur X : « Mon cœur va aux victimes des inondations en Afghanistan qui ont coûté de nombreuses vies et causé des dégâts importants ». Elle a demandé aux talibans « pour lutter contre les ravages causés par le changement climatique » dans un pays déjà dévasté par quatre décennies de guerre.
Voir aussi sur HuffPost :