John Textor, président de l’OL. (Crédit : Jeff Pachoud / AFP)
Plus de dettes mais aussi plus de revenus. Eagle Fooball Group (anciennement OL Groupe) a perdu un peu plus de 25 millions d’euros en 2023-2024, ce qui reste bien inférieur aux 99 millions de l’année précédente.
Comme annoncé il y a quelques jours, Eagle Football Group (EFG), qui a repris l’entité OL Groupe en avril 2024, a dévoilé ses chiffres pour l’exercice 2023-2024. De nombreux tableaux et données ont été communiqués, mais il faut déjà rappeler que l’entreprise a déclaré une perte totale de 25,7 millions d’euros sur la saison écoulée. Un montant qui peut paraître important, mais qui est surtout en baisse par rapport à 2022-2023.
Sur la période précédente, la société a dégagé un bénéfice net de -99 millions d’euros. Pour expliquer ce bilan, il faut se tourner vers les produits d’activités, qui pour cette année s’élèvent à 361,4 millions d’euros, en hausse de 25% par rapport aux 289,7 millions enregistrés au 30 juin 2023.
La masse salariale des joueurs chute
Autre fait à noter, EFG a généré un résultat brut d’exploitation de 44,2 millions d’euros (contre -1,8 million auparavant). L’excédent est dû d’une part à des revenus ponctuels (versement CVC, licence féminine de l’OL, etc.), ainsi qu’à la partie événementielle (plus 26,7 millions par rapport à 22-2023). L’entrée en exploitation de la LDLC Arena le 23 novembre 2023, cédée depuis, a impacté ce résultat.
Après les départs enregistrés à l’été 2023, la holding a réduit sa masse salariale des joueurs de 3,4 millions d’euros, mais celle des autres salariés a augmenté de 8,6 millions. On peut également ajouter que la plus-value issue de la cession des actifs (OL Reign, l’Arena et la section féminine) s’élève à 45,2 millions d’euros. Tout cela nous amène à un résultat opérationnel, indicateur de la performance de l’entreprise, de 26,5 millions d’euros en juin 2024. Une augmentation de 102,9 millions par rapport à l’année dernière.
Notons enfin que le résultat financier, qui est la différence entre les produits et les charges, est de -35 millions d’euros (contre -22,8 millions l’exercice précédent). Un total notamment justifié par EFG par «le refinancement global des dettes réalisé en décembre 2023« .
La dette d’Eagle augmente, les capitaux propres diminuent
Car sans surprise, Eagle Football Group est endetté, une dette nette de trésorerie de 463,8 millions d’euros, en hausse de 14,6% par rapport à juin 2023. L’entreprise a une dette totale de 505,1 millions d’euros. d’euros, qui comprend plusieurs choses, dont des dettes courantes de 161,7 millions d’euros (+61 millions en un an). Rappelons également que les immobilisations, biens « durables » de l’entité, sont passées d’une valeur de 555,2 millions d’euros à 450,2 millions.
Autre point noir, les capitaux propres, qui constituent l’ensemble des ressources de l’entreprise, reflet de sa valeur financière, ont baissé de 62,9% pour atteindre 39,4 millions d’euros. Un résultat impacté entre autres par les rachats d’actions chez Holnest (-30,7 millions) et par le remboursement d’obligations effectué dans le cadre du refinancement de décembre 2023 (-10,5 millions).
Ventes de joueurs et apports en capital
Concernant les perspectives d’avenir, EFG a confirmé qu’elle envisageait un plan de rationalisation de ses coûts opérationnels qui pourrait conduire à des départs volontaires. Enfin, différentes stratégies visant à améliorer la santé financière du groupe ont été mises sur la table, dont certaines sont déjà connues :
- Un apport de 75 millions d’euros sous forme de fonds propres et/ou de vente de joueurs (de tous les clubs de l’Aigle) d’ici décembre 2024.
- 40 millions supplémentaires injectés par Eagle Football Holdings (EFH) suite à la vente prévue de sa participation dans Crystal Palace.
- Apport d’un montant maximum de 100 millions d’euros début 2025 de l’EFH dans le cadre de son projet d’introduction en bourse à New York
- La vente des footballeurs lors du mercato de janvier 2025
Eagle Football Group estime qu’il est probable que «tout ou partie de ces opérations de financement sont réalisées« , mais sinon, ou si un retard important survient, ce « pourrait remettre en cause le principe de continuité d’exploitation de la société et de ses filiales.« Autrement dit, en cas d’événement interrompant temporairement le cours normal des activités, l’organisme serait contraint de mettre un terme à ses activités si les actions prévues ci-dessus n’aboutissent pas.
Les commissaires aux comptes ont exprimé des réserves
Précisons enfin que les commissaires aux comptes « envisagent d’émettre une impossibilité de certifier les comptes sociaux et consolidés d’Eagle Football Group.« Ce qui est synonyme d’incertitudes et d’anomalies. Dans ce cas, ils ne pourraient pas »recueillir suffisamment de preuves pour décider du caractère raisonnable des différentes hypothèses » mentionné ci-dessus.