en 1986, la mort de Marcel Dassault
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en 1986, la mort de Marcel Dassault

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Les avions Marcel Dassault ont un ancrage ancien et solide dans le Sud-Ouest. Quelque 4 500 salariés sont aujourd’hui employés dans les cinq usines aquitaines du groupe. Les établissements de la Côte Basque, au nombre de 1 910, travaillent notamment sur les structures du Mirage 2000 et ont acquis une réputation mondiale dans le domaine des matériaux composites. L’unité de Mérignac (Gironde) — 1 600 salariés — est dédiée à l’assemblage…

Les avions Marcel Dassault ont un ancrage ancien et solide dans le Sud-Ouest. Quelque 4 500 salariés sont aujourd’hui employés dans les cinq usines aquitaines du groupe. Les établissements de la Côte Basque, au nombre de 1 910, travaillent notamment sur les structures du Mirage 2000 et ont acquis une réputation mondiale dans le domaine des matériaux composites. L’unité de Mérignac (Gironde) — 1 600 salariés — est dédiée à l’assemblage des différentes familles Mirage et gère de bout en bout les programmes civils Falcon. Sa petite sœur de Martignas est spécialisée dans les ailes et assemble également le fuselage du Falcon 900, dernière perle rare de la gamme civile. Enfin, environ 300 salariés travaillent au centre d’essais en vol de Sanguinet, tout proche de la base aérienne de Cazaux.

Bons salaires

Dans ces régions, sans grande tradition industrielle, les usines Dassault ont toujours occupé une place à part : les salaires y sont nettement supérieurs à la moyenne régionale. Il est vrai que l’aviation paie généralement bien. Il est vrai aussi que les différents syndicats Dassault ont souvent fait preuve d’une combativité exceptionnelle. Et puis, on le sait, Marcel Dassault n’était pas avare de toute façon. Bernard Erviti, secrétaire CFDT du comité central d’entreprise, se souvient avoir vu le « patron » signer de sa propre main – et sur son compte personnel – un chèque de 1,5 million de francs pour le « mur de gauche » qui manquait au complexe sportif. du comité d’établissement d’Anglet et Biarritz.

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Mais cette générosité ne suffit sans doute pas à expliquer l’estime dans laquelle le personnel des Avions Marcel Dassault tenait le fondateur du magasin. Personne au sein de l’entreprise ne remettait en cause le génie de l’avionneur, et du haut dirigeant au syndicaliste CGT, chacun avait le sentiment de travailler pour une entreprise et pour un patron pas comme les autres. « Ici, chacun ressent le besoin de faire un peu plus que son strict métier », souligne Raoul Rouot, directeur de l’usine de Mérignac. En s’inclinant devant la mort de l’homme et en déclarant « s’associer à une certaine tristesse ressentie par les salariés », la CGT de la même usine souligne les liens étranges et profonds qui s’étaient tissés au fil des années entre le vieil homme au chapeau et le le plus dur de ses syndicats. Une complicité conflictuelle qui reposait sur une vision en partie commune de la stratégie de l’entreprise. D’un côté comme de l’autre, il subsistait un nationalisme presque lâche et nous étions terriblement méfiants à l’égard des projets de coopération internationale.

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Un horizon obscur

On ne remplacera pas facilement Monsieur Marcel

La mort de Marcel Dassault assombrit un horizon qui s’était déjà pas mal terni ces dernières années. Les effectifs et les horaires ont diminué dans les usines régionales ainsi que chez les sous-traitants. Les commandes de Mirage 2000 sont moins nombreuses que prévu et d’autres avions militaires sont en fin de série. Et, dans l’immédiat, c’est surtout sur le Falcon 900 – neuf cents exemplaires déjà commandés – que reposent les espoirs de reprise. Dans ce contexte incertain, il va désormais falloir se pencher sur le problème de la succession, le PDG en titre, Benno-Claude Vallières, 75 ans, ne pouvant assurer au mieux qu’une période d’intérim prolongée. Dans cette phase difficile, l’État n’a pas que son mot à dire. Il détient la majorité de fait dans l’entreprise. Mais il devra aussi compter avec les cadres de la maison qui verraient sans doute d’un mauvais oeil la nomination d’un étranger susceptible de remettre en cause « l’esprit maison ». Nous ne remplacerons pas facilement M. Marcel.

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