emprisonnement de deux indépendantistes à Nouméa
Les deux hommes ont été arrêtés mercredi dernier avec neuf autres personnes soupçonnées d’avoir commandité les violences qui touchent l’archipel du Pacifique Sud depuis plus d’un mois.
Deux indépendantistes néo-calédoniens ont été placés mardi en détention provisoire à Nouméa à la suite de leur arrestation la semaine dernière dans le cadre d’une vaste perquisition, a appris l’AFP auprès de leurs avocats. Ces deux militants, dont Joël Tjibaou, l’un des fils du leader kanak Jean-Marie Tjibaou assassiné en 1989, ont été arrêtés mercredi dernier avec neuf autres personnes soupçonnées d’avoir commandité les violences qui touchent l’archipel du Pacifique Sud depuis la mi-mai.
Sept de ces militants, dont Christian Tein, porte-parole de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), ont été transférés en France métropolitaine pour y être incarcérés, et deux autres ont été placés sous contrôle judiciaire. Parmi les accusations figuraient celles de complicité de tentative de meurtre, de vol d’armes en bande organisée, de destruction en bande organisée des biens d’autrui par des moyens dangereux. Deux de ces onze mis en examen, Joël Tjibaou et Gilles Jorédié, avaient demandé un débat différé devant le juge des libertés et de la détention, qui a eu lieu mardi. A l’issue de ce débat, le juge a décidé que leur détention provisoire aurait lieu au centre pénitentiaire de Nouméa (camp de l’Est), ont indiqué à l’AFP Me Claire Ghiani, avocat de Joël Tjibaou, et Stéphane Bonomo, conseil de Gilles. Jorédié.
Récupération de tension
Les autorités accusent le CCAT d’avoir fomenté les émeutes survenues à partir du 13 mai, après le vote d’un projet de loi constitutionnel réformant le corps électoral pour les élections provinciales prévues fin 2024. Ce mouvement a réfuté cette accusation. Le camp indépendantiste refuse cette réforme, qu’il accuse de réduire le poids politique de la population indigène kanak. Ces violences, les plus graves survenues dans l’archipel depuis les années 1980, ont fait neuf morts, selon le dernier bilan des autorités, et des dégâts matériels considérables (incendies, destructions, pillages…). Un regain de tension s’est produit après le transfert vers la France métropolitaine, dans la nuit de samedi à dimanche, de sept indépendantistes.