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Emmaüs dénonce Amazon et Shein, les géants du commerce en ligne et leur « concurrence déloyale »

    Emmaüs dénonce la « concurrence déloyale » de Shein et d'Amazon.  Photo d'illustration d'un magasin Emmaüs à Brest.
FRED TANNEAU / AFP Emmaüs dénonce la « concurrence déloyale » de Shein et d’Amazon. Photo d’illustration d’un magasin Emmaüs à Brest.

FRED TANNEAU / AFP

Emmaüs dénonce la « concurrence déloyale » de Shein et d’Amazon. Photo d’illustration d’un magasin Emmaüs à Brest.

CONSOMMATION – Au tour d’Emmaüs de dénoncer les pratiques commerciales des entreprises de fast fashion. L’association de brocante fondée par l’abbé Pierre, qui a développé sa boutique en ligne il y a quelques années, a lancé, ce lundi 15 avril, un appel à l’aide contre  » concurrence déloyale «  géants du commerce en ligne, comme Amazon et Shein, en mettant particulièrement l’accent sur la concurrence du secteur du livre.

« Depuis un ou deux ans, ça commence à être vraiment compliqué de survivre »a déclaré Maud Sarda, la directrice d’Emmaüs à l’AFP. « Créée en 2016, la place de marché solidaire souffre de plus en plus des pratiques commerciales des géants du numérique comme Amazon »» ajoute l’association dans un communiqué, qui s’en prend également à d’autres concurrents comme Temu et AliExpress.

Les pratiques « délétère » de ces plateformes comme l’utilisation de publicités « incessantes », « des livraisons toujours plus rapides » et la baisse des prix fait qu’il est difficile pour les entreprises et associations plus éthiques, comme celle d’Emmaüs, de se faire une place parmi les géants du commerce en ligne, explique Maud Sarda.

Cela entraîne une baisse du nombre de visites mensuelles du site Emmaüs, qui revend des vêtements, des meubles et des livres donnés à l’association, dont les chiffres sont tombés à 500 000 sur les premiers mois de 2024, en baisse de 20 % par rapport à l’année précédente.

Dans ce contexte, le directeur de l’association salue l’initiative parlementaire visant à rendre la fast fashion moins attractive, qui devra prochainement être votée au Sénat. C’est « une belle piste »dit-elle, tout en demandant d’autres restrictions comme « empêcher Shein de proposer 8 000 nouveaux produits par jour » Ou « Amazon va proposer la livraison gratuite ».

Emmaüs vit de la vente de livres

Ce «  concurrence déloyale » touche particulièrement le secteur littéraire d’Emmaüs, qui a de grandes difficultés à vendre des livres sur son site internet alors même que ceux-ci représentent un tiers de ses revenus et qu’ils en récoltent plus de 20 millions par an.

Pour sensibiliser contre ce phénomène, l’association lance une campagne sur les réseaux sociaux intitulée « Tous nos livres sont égaux », afin de « promouvoir la circulation solidaire des livres plutôt que leur destruction » explique le directeur d’Emmaüs. En effet, 14 % des livres produits en France en 2022 ont été détruits au lieu d’être vendus selon une étude du Syndicat national de l’édition.

L’objectif d’Emmaüs est « d’orienter ces invendus vers toutes les grandes associations », ajoute Maud Sarda, qui propose de reverser une partie des ventes réalisées pour payer les droits d’auteur. L’année dernière, Emmaüs s’en était pris à la plateforme de revente en ligne Vinted, appelant les Français à donner leurs vêtements usagés plutôt que d’en récupérer quelques euros sur Internet.

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Ray Richard

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